Afin d’appuyer les messages portés par la pétition, les militant·es ont parallèlement déployé trois grandes bannières présentant les politiques de discrimination, de ségrégation et de dépossession mises en oeuvre par Israël dans tous les territoires sous son contrôle, ainsi qu’une quatrième appelant les autorités israéliennes à « démolir l’apartheid, pas les habitations palestiniennes ».
La pétition, intitulée Démolir l’apartheid, pas les maisons palestiniennes et adressée au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a été signée par plus de 200 000 personnes dans au moins 174 pays – dont la Belgique. Partout dans le monde, des bureaux d’Amnesty International remettent aujourd’hui ces signatures aux autorités israéliennes.
« La politique d’aménagement discriminatoire et la destruction systématique d’habitations palestiniennes par Israël illustrent le racisme au cœur de son système d’apartheid. Depuis des décennies, les autorités poursuivent des objectifs démographiques explicitement racistes en forçant des Palestinien·nes à quitter leurs maisons et leurs terres. Depuis le début de l’année 2023, plus de 400 Palestinien·nes ont ainsi été déplacé·es du fait des démolitions et des centaines de milliers d’autres risquent de l’être, explique Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
« L’apartheid est un crime contre l’humanité et une violation grave des droits fondamentaux. Le fait que les autorités israéliennes ne soient toujours pas tenues de rendre des comptes entache la conscience de la communauté internationale. Aujourd’hui, la demande d’Amnesty International de mettre fin à cette injustice a reçu le soutien de 203 410 personnes du monde entier. Cette solidarité nous rappelle que les voix qui s’élèvent contre l’apartheid israélien ne cessent de s’amplifier. Nous continuerons d’agir tant que l’apartheid n’aura pas été démantelé et que les autorités israéliennes n’auront pas été tenues de rendre des comptes. »
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU étant actuellement en séance, Amnesty International demande à ses États membres – dont la Belgique – de soutenir les décisions et les résolutions visant à mettre un terme à l’apartheid en Israël. Il s’agit notamment de renouveler le financement de la base de données des Nations unies sur les entreprises impliquées dans des activités dans des colonies illégales ou en partenariat avec elles. Les États doivent également respecter leurs obligations légales et prendre des mesures pour qu’Israël réponde de ses actes, notamment dans le cadre de l’Examen périodique universel qui se tiendra le 9 mai devant le Conseil des droits de l’homme. Tous les États doivent faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles mettent un terme aux démolitions d’habitations, aux transferts forcés et à l’expansion des colonies, lèvent le blocus de la bande de Gaza et mettent fin à l’impunité dont jouissent les militaires ou les colons responsables d’attaques illégales contre des Palestinien·nes.
Complément d’information
la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année par la communauté internationale en hommage à 69 militant·es pacifiques anti-apartheid tué·es par la police sud-africaine le 21 mars 1960.