« Un tel homicide volontaire de dizaines de civils au moment de la prière constitue un crime de guerre. Ce conflit n’est pas en train de diminuer, il gagne plutôt en intensité et c’est la population civile qui en souffre le plus. Des civils sont tués en plus grand nombre qu’à aucun autre moment de la décennie passée, que ce soit aux mains des groupes armés ou durant des opérations menées par les forces afghanes ou internationales », a déclaré Omar Waraich, directeur adjoint du bureau régional d’Amnesty International en Asie du Sud.
« Les homicides et les mutilations dont est victime la population civile afghane doivent attirer l’attention du monde. Les violations flagrantes du droit international humanitaire, comme le fait de prendre délibérément les civils pour cible, ne sont pas des choses auxquelles quiconque devrait s’habituer ou apprendre à ignorer. Il faut mettre en œuvre des initiatives pour protéger les civils, veiller au respect du droit international humanitaire, et amener les responsables présumés à rendre des comptes. Les attaques délibérées contre des civils, ainsi que les attaques aveugles sont inacceptables en toutes circonstances.
« La situation en Afghanistan doit également nous ouvrir les yeux sur les politiques cruelles de nombreux gouvernements, qui renvoient de force des Afghans vers un pays qui devient un peu plus dangereux chaque jour. Elle doit en outre mettre en lumière le besoin urgent de justice, alors que la Cour pénale internationale s’apprête à prendre une décision importante sur la réouverture éventuelle de son enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par toutes les parties au conflit. »
Complément d’information
La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a révélé vendredi 18 octobre 2019 que plus de civils avaient été tués au cours de l’été qu’à tout autre moment du conflit. D’après la MANUA, 1 174 civils ont été tués entre juillet et septembre 2019.
La MANUA avait précédemment indiqué que l’année 2018 avait été la plus meurtrière jamais enregistrée, avec plus de décès de civils et d’enfants qu’à tout autre moment depuis qu’elle a commencé à recueillir les données sur les victimes civiles en 2009.
En avril 2019, les juges de la Cour pénale internationale ont rejeté la demande du Bureau du procureur d’ouvrir une enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par toutes les parties au conflit, une décision largement considérée comme une capitulation de la Cour devant les menaces de l’administration des États-Unis. En décembre 2019, la Chambre d’appel de la CPI examinera l’appel interjeté par le procureur contre cette décision.