En Afghanistan, 30 médias ont appelé le gouvernement à appliquer efficacement la Loi sur l’accès à l’information, notamment en fournissant des informations sur des questions clés en matière de droits humains.
« Les journalistes afghans font preuve d’un courage exceptionnel. Travaillant dans des conditions extrêmement difficiles, ils sont la cible de menaces, d’actes d’intimidation et de violences en raison de leur travail. Le gouvernement doit créer un environnement propice, qui leur permette de faire leur travail librement et sans peur, a déclaré Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
« Il lui revient de protéger les journalistes, mais aussi de donner accès aux informations, conformément aux lois afghanes et aux obligations internationales qui incombent à l’Afghanistan en matière de droit à la liberté d’expression. »
« Les journalistes afghans font preuve d’un courage exceptionnel. Travaillant dans des conditions extrêmement difficiles, ils sont la cible de menaces, d’actes d’intimidation et de violences en raison de leur travail. »
Dans une déclaration conjointe, les 30 médias afghans ont affirmé qu’ils se voient refuser l’accès aux informations émanant de plusieurs institutions gouvernementales, notamment la Cour suprême, le Bureau du procureur général, la Direction nationale de la sécurité (principal service de renseignement), le ministère des Finances, la Banque centrale afghane et le ministère de la Défense.
Les journalistes ont déclaré qu’on ne leur a pas permis d’accéder à des informations sur une série d’affaires de corruption et de violations des droits humains, notamment des « opérations de ratissage » nocturnes menées par les forces de sécurité afghanes qui ont causé des victimes civiles, des allégations de sévices sexuels infligés par des représentants du gouvernement et l’enlèvement de deux défenseurs des droits humains ayant dénoncé un réseau présumé de pédophilie.
Les journalistes ont déclaré qu’on ne leur a pas permis d’accéder à des informations sur une série d’affaires de corruption et de violations des droits humains
« L’Afghanistan dispose d’une loi forte sur l’accès à l’information, mais elle n’est pas dûment appliquée. Les journalistes ont le droit d’accéder aux informations détenues par les organismes publics et c’est le droit de la population de recevoir des informations par leur intermédiaire, a déclaré Omar Waraich.
« Le gouvernement doit veiller à ce que chacun puisse accéder à toutes les informations nécessaires à la réalisation de ses droits humains et amener les autorités à rendre des comptes pour leurs actes, dans un esprit de transparence. »
Complément d’information
Dans leur recherche d’informations auprès des institutions publiques, les journalistes ne doivent pas subir d’actes d’intimidation, de menaces ni tout autre préjudice. Par le passé, des journalistes en Afghanistan ont été victimes d’atteintes aux droits humains et même frappés par des responsables du gouvernement pour avoir fait leur travail.
En 2019, selon l’organisme de surveillance des médias Nai, 10 journalistes et professionnels des médias ont été tués en Afghanistan par des groupes armés, notamment par les talibans. En juin 2019, les talibans ont menacé de traiter les journalistes afghans comme des cibles militaires, en violation flagrante des lois de la guerre.