Algérie. Fermeture de deux ONG féminines sur fond de mesures répressives alarmantes contre la société civile

Réagissant à la fermeture, décidée par les autorités algériennes, des locaux de deux importantes organisations de défense des droits des femmes, les associations FARD (Femmes algériennes revendiquant leurs droits) et AFEPEC (Association féministe pour l’épanouissement de la personne et l’exercice de la citoyenneté), Najia Bounaim, directrice des campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord, a déclaré :

« Le ciblage de ces groupes de femmes est une attaque éhontée contre le droit à la liberté d’association et de participation. Ce n’est que le dernier exemple en date des mesures de répression alarmantes récemment prises par les autorités algériennes contre des organisations de la société civile, répression qui doit maintenant cesser.

« Ces deux organisations doivent pouvoir reprendre leurs activités immédiatement et sans crainte de représailles. Ces méthodes rappellent une époque révolue et sont contraires aux obligations qui incombent à l’Algérie en vertu du droit international.

« Le droit à la liberté d’association est essentiel dans une société robuste et dynamique. Au lieu de chercher à restreindre davantage les droits humains, les autorités algériennes doivent œuvrer à l’abrogation des lois et pratiques qui réduisent la marge d’action de la société civile, et faire le nécessaire pour que les défenseurs des droits humains puissent mener leurs activités dans un environnement sûr et favorable. »

Complément d’information

Le 27 février, sans préavis, les forces de sécurité algériennes de la ville d’Oran ont procédé à la mise sous scellés des locaux de deux ONG locales, les associations FARD et AFEPEC, sur l’ordre de la wilaya (préfecture) d’Oran. Les autorités ont justifié ces fermetures en invoquant la non-conformité de ces ONG avec la législation en vigueur. Or, les deux organisations avaient fait des démarches pour renouveler leur agrément en application de la loi 12-06, très restrictive. L’association FARD avait obtenu son agrément de la préfecture d’Oran en mars 2014 ; l’AFEPEC, pour sa part, n’avait pas reçu de réponse des autorités locales. Ces deux organisations existent depuis les années 90.

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