Accompagné·e·s du député fédéral belge Simon Moutquin, président de l’Union interparlementaire Belgique-Égypte, du député européen Mounir Satouri, rapporteur permanent du Parlement européen sur l’Égypte et d’Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), il·elle·s ont remis à l’ambassade les signatures récoltées en Belgique francophone en faveur de Ramy Shaath. Cumulées à celles obtenues dans plusieurs autres pays (France, États-Unis, Espagne, etc.), ces marques de soutien portent le nombre global de signatures demandant la libération du militant égyptien à plus de 100 000.
Devant une large bannière sur laquelle était inscrit : « 100 000 voix pour la libération de Ramy Shaath » et le portrait de ce dernier, les militant·e·s ont allumé 50 bougies pour marquer l’anniversaire du prisonnier égypto-palestinien et diffusé un discours enregistré de son épouse, Céline Lebrun-Shaath. Cette action de mobilisation a constitué le point d’orgue d’une semaine de solidarité en faveur de Ramy Shaath, avec d’autres événements similaires organisés en parallèle dans plusieurs autres capitales (Paris, Madrid, Ramallah et Washington).
« Depuis le 5 juillet 2019, Ramy Shaath est maintenu en détention provisoire, dans des conditions déplorables, sur base d’accusations ne reposant sur aucun fondement, explique Olivia Fleuvy, chargée de campagne pour la section belge francophone d’Amnesty International. Ce qui est clair, en revanche, c’est que les autorités égyptiennes cherchent à le punir pour son militantisme et pour avoir fait usage de son droit à la liberté d’expression, comme elles le font avec de nombreux·ses autres défenseur·e·s des droits humains. »
Ramy Shaath est un militant politique, qui a contribué à la fondation de divers mouvements politiques laïques en Égypte. Harcelé depuis de nombreuses années par les autorités égyptiennes, le militant a été arrêté à la suite d’une violente prise d’assaut de son domicile par des policiers lourdement armés. Transféré dans un lieu tenu secret, Ramy Shaath a ensuite comparu devant un procureur du parquet de la Sûreté de l’État, sans avoir été autorisé à appeler sa famille ni son avocat.
« Ramy Shaath est maintenu en détention provisoire, dans des conditions déplorables [...] Les autorités égyptiennes cherchent à le punir pour son militantisme et pour avoir fait usage de son droit à la liberté d’expression, comme elles le font avec de nombreux·ses autres défenseur·e·s des droits humains »
Accusé d’appartenance à un groupe terroriste, de diffusion de fausses informations et de tentative de renverser le régime, Ramy Shaath a vu sa détention provisoire prolongée 24 fois en 24 mois. Amnesty International considère que Ramy Shaath est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et à la participation aux affaires publiques, et demande sa libération immédiate et sans condition.
« Alors qu’approche pour Ramy Shaath la fin du délai maximum de renouvellement pour une détention provisoire, fixé à deux ans par le droit égyptien, nous craignons que les autorités n’ajoutent des charges au dossier dans le but de pouvoir prolonger encore son incarcération. Nous nous y opposerons et, avec Céline Lebrun-Shaath, nous continuerons de maintenir la pression pour que Ramy puisse la rejoindre le plus rapidement possible », conclut Olivia Fleuvy.
Complément d’information
En Égypte, les autorités continuent de punir toute opposition, qu’elle soit exprimée publiquement ou simplement supposée, et répriment sévèrement le droit de réunion pacifique ainsi que la liberté d’expression et d’association. Ainsi, des milliers de personnes, notamment des défenseur·e·s des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, des avocat·e·s et des influenceur·euse·s sur les réseaux sociaux se retrouvent en détention provisoire prolongée.
Arrêtée tout comme son mari le 5 juillet 2019, l’épouse de Ramy Shaath, Céline Lebrun-Shaath, ressortissante française, professeure d’histoire et responsable associative, a par la suite fait l’objet d’une expulsion illégale, alors qu’elle résidait en Égypte depuis mars 2012. Elle se bat depuis lors pour la libération de son mari.