« Parmi les personnes arrêtées figure Salah al Haidar, le fils d’Aziza Al Yousef, une militante des droits humains qui a bénéficié d’une libération provisoire il y a quelques jours à peine, après plus de 10 mois d’une terrible épreuve. Abdullah al Duhailan, journaliste, romancier et défenseur des droits des Palestiniens, et Fahad Abalkhail, qui a soutenu la campagne Women to Drive [pour le droit des femmes à conduire], ont également été appréhendés, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International.
« Dans un contexte de répression persistante, ce n’est pas par hasard que les autorités saoudiennes s’attaquent de manière éhontée à des personnes qui sont parties prenantes des milieux intellectuels, artistiques et militants actifs de la société. En les prenant pour cible, les autorités avertissent l’ensemble de la population qu’elles ne tolèreront aucune forme de critique - et a fortiori aucune remise en question - des pratiques autoritaires de l’État.
« Nous sommes profondément inquiets pour le bien-être des personnes détenues depuis hier. Le gouvernement saoudien doit révéler où elles se trouvent, veiller à ce qu’elles soient protégées contre la torture et les autres mauvais traitements, et leur permettre de consulter des avocats et de communiquer avec leurs proches.
« Nous appelons les autorités à dévoiler sans délai les charges retenues contre les personnes arrêtées et, si elles sont détenues pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, à les libérer immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
À ce jour, les autorités n’ont communiqué aucun renseignement sur le lieu où se trouvent les personnes visées par la dernière vague de répression en date, et des informations faisant état d’autres arrestations continuent à apparaître sur les réseaux sociaux. Deux des personnes appréhendées détiennent la double nationalité américaine et saoudienne.
Les sept personnes arrêtées ce jeudi 5 avril font partie d’un groupe d’au moins 13 écrivains et journalistes saoudiens qui sont sous le coup d’une interdiction de voyager depuis février 2019. Le mois dernier, Anas al Mazrou, enseignant à l’Université du roi Saoud, a également été appréhendé après avoir demandé, lors d’un débat public au Salon du livre de Riyadh, où se trouvaient des militantes arrêtées. On ne sait toujours pas où il se trouve.