« La résolution adoptée par le Parlement européen sur l’Arabie saoudite est une avancée importante, qui reconnaît le courage incroyable de ces hommes et de ces femmes incarcérés, dont plusieurs ont été torturés parce qu’ils ont réclamé la fin du système de la tutelle masculine, fait campagne pour le droit des femmes de prendre le volant et défendu sans relâche les droits fondamentaux, a déclaré Covadonga de la Campa, directrice du Bureau européen d’Amnesty International.
« Après le meurtre de Jamal Khashoggi, la haute représentante de l’UE Federica Mogherini a assuré au Parlement européen que l’UE apporterait son soutien aux militants des droits humains indépendamment des questions de géopolitique. Il est temps d’honorer cette promesse et de prendre la parole en faveur des détenus saoudiens, car la diplomatie silencieuse n’a jusqu’à présent pas permis de les protéger.
« Ces hommes et ces femmes courageux doivent être libérés immédiatement et sans condition, ainsi que tous les défenseurs des droits humains emprisonnés en raison de leur militantisme pacifique en Arabie saoudite. En attendant, les autorités saoudiennes doivent accéder à la demande du Parlement européen et permettre à des observateurs internationaux de les rencontrer librement. »
Complément d’information
Amnesty International a recueilli des informations crédibles selon lesquelles plusieurs militants arrêtés de manière arbitraire lors de la répression de mai 2018 ont été torturés, harcelés sexuellement et soumis à d’autres mauvais traitements durant les trois premiers mois de leur détention.
Les défenseures des droits humains Loujain al Hathloul, Eman al Nafjan, Aziza al Yousef, Samar Badawi, Nassima al Sada, Shadan al Anezi et Nouf Abdulaziz, entre autres, sont toujours détenues sans inculpation et sans assistance juridique.
Des militants ont par ailleurs signalé la détention d’autres personnes défendant les droits des femmes et d’universitaires, dont Mayaa al Zahrani, Abir Namankani, Ruqayyah al Mharib et Hatoon al Fassi.
La militante chiite Israa al Ghomgham et ses coaccusés, incarcérés pour avoir participé à des manifestations pacifiques, ont comparu devant le Tribunal pénal spécial, la juridiction qui traite les affaires de terrorisme. Le ministère public a renoncé à requérir la peine de mort contre Israa al Ghomgham ce mois-ci, mais ses quatre coaccusés, dont son époux, encourent toujours la peine capitale, tandis qu’elle encourt désormais une peine de prison en raison de ses activités militantes pacifiques.