Diana Semaan, directrice adjointe par intérim pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités saoudiennes soumettent de façon arbitraire à des interdictions de voyager liées à des peines d’emprisonnement des personnes qui osent exprimer pacifiquement une quelconque forme de dissidence, de critique du gouvernement ou de soutien en faveur des droits humains. Ces interdictions de voyager illégales empêchent l’accès à des soins de santé et à des possibilités de travailler ou d’étudier à l’étranger, et nuisent à la santé mentale de ces personnes, qui sont nombreuses à être ainsi séparées de force de leur famille depuis des années.
« Or, près de 100 000 voix à travers le monde se sont unies pour demander aux autorités saoudiennes de les laisser partir ou revenir. Il est grand temps que la féroce répression exercée contre les opposant·e·s cède la place à un véritable respect des droits humains. L’Arabie saoudite doit se conformer à l’image qu’elle veut donner d’elle-même dans ses campagnes de relations publiques, celle d’un pays respectueux des droits, au lieu de gâcher la vie de militant·e·s dans le pays et à l’étranger.
« Les autorités saoudiennes doivent mettre fin à leur implacable répression des droits humains, notamment des droits à la liberté d’expression et d’association et du droit de circuler librement. En attendant, nous allons continuer de défendre résolument les droits de toutes les personnes et de dénoncer toutes les atteintes à ces droits commises dans le royaume. »
Informations complémentaires
Amnesty International a lancé sa campagne #Let Them Fly en mai 2022. Des militant·e·s du monde entier se sont mobilisés pour participer à cette action. Près de 100 000 voix à travers le monde ont ainsi appelé les autorités saoudiennes à mettre fin aux interdictions de voyager infligées à des militant·e·s et à des défenseur·e·s des droits humains.
Ces interdictions de voyager sont des décisions officielles qui empêchent certains citoyen·ne·s ou groupes de citoyen·ne·s d’entrer ou de quitter le pays. Ces mesures ne devraient être utilisées qu’en cas de nécessité, et elles devraient respecter tous les autres droits humains. Les interdictions non officielles ne respectent en outre pas l’obligation qu’elles soient prévues par la loi.
Amnesty International a réuni des informations sur les cas de 40 défenseur·e·s des droits humains et militant·e·s pacifiques qui ont été condamnés, à l’issue de procès iniques, à des interdictions de voyager pour des périodes allant de cinq à 35 ans, et aussi soumis à 39 interdictions de voyager non officielles, dont ont aussi pâti les proches de ces militant·e·s. Figurent au nombre de ces militant·e·s Loujain al Hathloul et Raif Badawi.