« Ces événements montrent que les autorités du Bangladesh n’ont que faire du caractère sacré de la vie humaine et adressent un message glaçant à ceux qui osent exercer leurs droits humains, et qui devront en subir les conséquences graves. Les autorités doivent mettre un terme à l’usage excessif de la force face à des manifestations de grande ampleur et réagir dans le respect des normes internationales. » a déclaré, Yamini Mishra, directrice régionale pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
« Ces dernières semaines, nous avons assisté à une escalade de la répression : les autorités arrêtent massivement les militant·e·s politiques, suscitant de vives inquiétudes quant à des violences et à des mesures d’intimidation et de harcèlement en amont des élections parlementaires prévues l’an prochain. Le gouvernement doit faire preuve de volonté politique afin de respecter les droits humains de tous, notamment en garantissant que chacun puisse exercer pleinement ses droits dans le pays, notamment ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
« Les autorités doivent mettre un terme à l’impunité pour la répression des manifestations pacifiques et mener dans les meilleurs délais des enquêtes approfondies et efficaces sur les cas d’usage excessif de la force par la police. Elles doivent garantir que les auteurs présumés seront traduits en justice et que les victimes auront accès à la justice et à des recours utiles. »
Complément d’information
Le 7 décembre, des militant·e·s et des partisan·e·s du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), le premier parti d’opposition, et la police se sont affrontés devant le siège du parti dans le quartier de Paltan à Dacca, après que le BNP a annoncé un rassemblement politique majeur le 10 décembre.
D’après les médias [1], Mokbul, 32 ans, est mort d’une blessure par balle, tandis que trois autres blessés au moins ont dû être hospitalisés à Dacca. Des milliers de partisan·e·s du BNP se trouvaient devant le siège du parti lorsque la police a ouvert le feu et tiré des balles réelles, des plombs, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes [2].
En outre, les autorités du Bangladesh ont procédé à des arrestations massives de militant·e·s politiques [3], soit 1 400 personnes jusqu’à présent.