À l’invitation des militant·es d’Amnesty International, divers·es candidat·es aux élections communales de plusieurs communes signent aujourd’hui un document (reproduit en grande dimension) constituant un Engagement pour une commune où il fait bon vieillir.
« Avec cette action, nous voulons signifier aux futur·es élu·es qu’ils et elles disposent d’une réelle possibilité d’action en ce qui concerne les droits des aîné·es, lesquel·les n’en peuvent plus de subir stéréotypes, préjugés et discriminations partout au sein de la société », explique Carine Thibaut, directrice de la section belge francophone d’Amnesty International.
Comme l’a mis en évidence un sondage publié par Amnesty International en 2021, sept aîné·es sur dix estiment être victimes de préjugés en raison de leur âge en Belgique francophone. La moitié de ces personnes trouvent que leurs opinions et leurs besoins ne sont pas correctement traduits dans les politiques publiques et un tiers ne sont pas au courant des services existants pour les aider dans leur quotidien.
« Du point de vue institutionnel, l’âgisme, cette discrimination basée sur l’âge qui touche notamment les personnes âgées, prend la forme de politiques publiques et de pratiques qui pénalisent systématiquement et injustement les individus en raison de leur âge. Et le niveau de pouvoir et de décision communal est loin d’être épargné. Les personnes âgées ne sont pas vues comme des personnes détentrices de droits à part entière et font face à des discriminations massives et invisibilisées », insiste Carine Thibaut.
Compte tenu des compétences attribuées aux communes, ces dernières disposent de marges de manœuvre non négligeables pour améliorer de manière concrète la vie de leurs habitant·es tout au long de leur vie. Les communes peuvent ainsi donner accès à une information adéquate et de qualité sur les droits des aîné·es dans la commune ; recueillir systématiquement l’avis des personnes concernées pour élaborer les politiques publiques ; garantir une meilleure inclusion sociale des aîné·es, en promouvant l’intergénérationnel et la lutte contre la pauvreté, l’isolement et l’âgisme ; permettre à toutes et tous la jouissance d’un habitat ou de transports publics inclusifs, abordables et adaptés aux besoins des aîné·es.
« Il est donc possible pour les autorités communales de prendre des mesures qui ont un effet réel et considérable sur les droits des personnes, en particulier sur ceux des aîné·es. C’est ce que nous rappellerons dans la bonne humeur, mais avec fermeté, aux candidat·es. À elles et eux d’agir pour que les communes de demain soient des lieux où, enfin, il fera bon vieillir », conclut Carine Thibaut.