BRÉSIL Amnesty International appelle à la fin du bain de sang après l’assassinat d’une militante

Index AI : AMR 19/003/2005
ÉFAI
Lundi 14 février 2005
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International condamne l’assassinat d’une religieuse catholique, Dorothy Sang, soixante-quatorze ans, le 12 février 2005 à Anapu (État du Pará) au Brésil. Dorothy Sang a été abattue de plusieurs balles alors qu’elle se rendait à pied à une réunion.
Dorothy Sang, une religieuse native de l’Ohio aux États-Unis, travaillait depuis trente ans à la défense des droits humains et à la défense de l’environnement en Amazonie, ce qui lui a valu de nombreuses menaces de mort. Son assassinat est le dernier d’une longue série d’homicides de syndicalistes, de militants écologistes et de partisans du droit à la terre dans l’État brésilien de Pará qu’Amnesty International a recensé depuis des décennies. Depuis très longtemps, cette violence est exacerbée par l’absence de volonté de l’État et des autorités fédérales de combattre l’impunité et de protéger les défenseurs des droits humains.
Amnesty International appelle les autorités fédérales et l’État à mettre fin définitivement aux violences et à la peur dont sont victimes de très nombreuses personnes dans cet État. Les autorités fédérales se sont engagées récemment à protéger les défenseurs des droits humains dans cette région. Il est de toute première importance que cette promesse s’accompagne rapidement de la mise en œuvre de mesures effectives. Il s’agit notamment du désarmement et de la dissolution de toutes les milices armées illégales, d’une réforme de la police et de l’appareil judiciaire et de mesures de protection en faveur des défenseurs des droits humains et des militants pour le droit à la terre menacés de mort.

Contexte
Amnesty International dénonce depuis longtemps la violence dans l’État de Pará et l’incapacité des autorités à y mettre fin. Les personnes qui se livrent à l’exploitation forestière ou à des activités minières illégales et les grands propriétaires font de plus en plus appel à des tueurs à gages et entretiennent des milices armées illégales pour défendre leurs intérêts économiques. Aussi, les défenseurs des droits humains, les syndicalistes et les militants écologistes sont-ils régulièrement menacés, agressés ou tués.
La violence et l’impunité sont entretenues par la lenteur extrême de l’appareil judiciaire. En 2004, la Commission pastorale de la terre (CPT) a établi que cinq personnes seulement étaient incarcérées pour les 976 homicides qui ont eu lieu dans tout le pays entre 1985 et 1996. Une affaire telle que le massacre d’Eldorado dos Carajás dans laquelle 19 militants pour le droit à la terre ont été tués par des membres de la police militaire, mais qui est toujours en attente de jugement neuf ans après les faits, illustre une situation bien trop fréquente dans l’État de Pará.

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