La liberté d’expression et le droit de réunion pacifique sont menacés au Brésil, a déclaré Amnesty International deux mois avant l’ouverture de la Coupe du monde de football de 2014.
Un certain nombre de propositions de loi « antiterroristes » draconiennes, actuellement devant le Parlement, témoignent de l’intention des autorités d’écraser toute manifestation même pacifique dans le pays.
Amnesty International a suivi de près les événements survenus à l’approche de la Coupe du monde. L’organisation a notamment constaté :
• de nouvelles propositions de loi relatives au « terrorisme » et aux « troubles » qui mettent à mal la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique au Brésil ;
• une utilisation excessive de la force par la police lors des manifestations de cette dernière année ;
• l’occupation de favelas de Rio de Janeiro par des forces militaires et de police, ce qui suscite des interrogations quant à un recours excessif à la force et au contrôle des communautés par l’armée ;
• un mépris total envers les droits humains lors des expulsions opérées à Rio de Janeiro pour les chantiers de la Coupe du monde et des Jeux olympiques de 2016.
« Beaucoup de personnes ont été blessées lors des nombreuses manifestations de cette dernière année, quand la police brésilienne a fait usage d’une force excessive, a déclaré Atila Roque, directeur d’Amnesty International Brésil. Au lieu d’apprendre à la police à réagir face à des manifestations de masse pacifiques, les autorités ont criminalisé les actions des manifestants, donnant ainsi aux forces de sécurité carte blanche pour arrêter les gens et les placer en détention à leur guise. De nouveaux textes de loi qui menacent la liberté d’expression ont été déposés. Il ne s’agit pas seulement de la Coupe du monde : tout ceci aura des conséquences à long terme sur toute manifestation pacifique à l’avenir. »