Index AI : AMR 19/009/2003
« Le Brésil sera condamné à un avenir de violence, de délinquance et de répression s’il ne parvient pas à assurer à sa jeunesse la protection minimale exigée par le droit », a déclaré Amnesty International ce jeudi 24 avril, en réaction au transfert récent de mineurs vers des centres de détention pour adultes.
« Le transfert illégal de 247 mineurs précédemment détenus dans le cadre de la Fundação do Bem Estar Do Menor (FEBEM, Fondation brésilienne pour la protection des mineurs) de São Paulo vers des centres de détention pour adultes situés en divers endroits de cet État, pendant la période de Pâques, souligne l’incapacité persistante des autorités de l’État à résoudre les problèmes profondément ancrés dans ce système », a déclaré Amnesty International ce jeudi 24 avril.
Les autorités de l’État de São Paulo doivent tenir leurs promesses de mettre le FEBEM en conformité avec la Loi relative aux droits de l’enfant et de l’adolescent, et ne pas permettre que le système soit pris en otage par une minorité de fonctionnaires qui perpétuent dans l’impunité l’usage de la violence, de la torture, et dans certains cas de la corruption.
« Des réformes fondamentales doivent être mises en œuvre pour donner une chance réelle d’éducation aux délinquants mineurs, et pour créer des conditions de travail décentes et sûres aux employés du FEBEM correctement formés », a souligné l’organisation.
« La condamnation publique, par les autorités, des personnes chargées de veiller au bien-être des enfants confiés à l’État, trahit un certain désarroi et ne sert qu’à nuire un peu plus au travail de ceux qui luttent pour la protection des droits humains dans tout le Brésil », a conclu Amnesty International.