« C’est une condamnation absurde qui doit être annulée immédiatement. Les deux militants de Mother Nature n’ont fait que défendre pacifiquement la cause de la protection de l’environnement au Cambodge ; ils n’auraient jamais dû être inculpés. Au lieu de s’en prendre à eux, les autorités doivent faire davantage pour endiguer le trafic de ressources naturelles que les militants Hun Vannak et Doem Kundy tentaient de dénoncer » déclare James Gomez, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.
« Le jugement rendu aujourd’hui montre une fois de plus que les tribunaux cambodgiens sont politisés. Au lieu de rechercher la justice et l’équité, ils servent trop souvent d’outil au gouvernement pour harceler, intimider et emprisonner les défenseurs des droits humains ».
« Le recul des droits humains constaté au Cambodge l’année dernière est alarmant. À moins que le monde ne se réveille et n’agisse pour réclamer des changements, l’espace laissé au militantisme pacifique et à la liberté d’expression continuera à s’amenuiser, le gouvernement resserrant son emprise à l’approche des élections prévues pour juillet prochain ».
Complément d’information
Hun Vannak et Doem Kundy, deux militants de Mother Nature, ont été arrêtés le 11 septembre 2017 après avoir filmé, au large des côtes cambodgiennes, deux grands navires qu’ils soupçonnaient de transporter illégalement du sable de silice, ressource naturelle très prisée du Cambodge, aux fins d’exportation. Le 26 janvier 2018, ils ont été déclarés coupables d’« incitation à commettre un acte criminel » et de « violation de la vie privée (enregistrement de l’image d’une personne) » au titre des articles 495 et 302 du Code pénal, respectivement, pour avoir filmé dans l’enceinte d’une propriété privée. Ils ont été condamnés à 12 mois d’emprisonnement (dont sept mois avec sursis) et à une amende. Compte tenu du temps qu’ils ont déjà passé en détention, les deux militants pourraient être libérés dans deux semaines.