« Avec l’arrêt d’aujourd’hui, la justice cambodgienne a de nouveau manqué une occasion de prouver qu’elle pouvait agir de manière indépendante, préférant suivre les ordres du gouvernement. Tep Vanny est une courageuse militante des droits sociaux, qui n’a fait que défendre pacifiquement les habitants de son quartier. Elle doit être libérée immédiatement et sans condition, au lieu d’être contrainte de passer deux ans et demi en prison » a déclaré James Gomez, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.
« Les poursuites pénales contre Tep Vanny ont été entachées de nombreuses irrégularités depuis le début. Elle est devenue un symbole de la lutte pour la justice au Cambodge et les autorités ont décidé de l’empêcher par tous les moyens de descendre dans la rue ».
« L’arrêt rendu aujourd’hui n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’année dernière, le gouvernement cambodgien et le Premier ministre Hun Sen ont intensifié une répression alarmante contre toute forme de dissidence. Le monde doit prendre conscience de ce qui se passe au Cambodge et faire pression sur le gouvernement pour qu’il renonce à la répression et qu’il respecte les droits humains, notamment à l’approche des élections législatives prévues en juillet. »
Complément d’information
Le 23 février 2017, le tribunal de première instance de Phnom Penh a déclaré Tep Vanny coupable de « violences intentionnelles avec circonstances aggravantes » au titre de l’article 218 du Code pénal cambodgien, et l’a condamnée à deux ans et six mois d’emprisonnement. Il lui était reproché d’avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée en mars 2013 devant le domicile du Premier ministre, Hun Sen, pour réclamer la libération d’un des habitants du quartier du lac Boeung Kak détenus arbitrairement.
Tep Vanny a également été condamnée à verser une amende de cinq millions de riels cambodgiens (environ 1 250 dollars des États-Unis), ainsi qu’une indemnisation aux demandeurs, tous deux membres de la police auxiliaire du quartier de Daun Penh, à Phnom Penh - quatre millions de riels (environ 1 000 dollars) au premier demandeur et cinq millions de riels au second. Le jour du procès, des membres de la police auxiliaire ont recouru à une force inutile contre des sympathisants de Tep Vanny, qui lui exprimaient pacifiquement leur soutien devant le tribunal.
Le 27 juillet 2017, la cour d’appel de Phnom Penh a examiné l’appel formé par Tep Vanny et a confirmé la déclaration de culpabilité comme la peine d’emprisonnement.
Tep Vanny est une prisonnière d’opinion qui a passé 541 jours en détention arbitraire.
Montrez votre solidarité avec Tep Vanny : mobilisez-vous ! Signez la pétition pour demander au gouvernement cambodgien de mettre fin à la répression contre les défenseurs des droits humains, de libérer Tep Vanny immédiatement et sans condition et d’abandonner toute poursuite contre cette militante.