« Le Cambodge collabore souvent de façon scandaleuse avec d’autres États pour extrader des personnes recherchées sans leur accorder de procédure régulière. Les autorités cambodgiennes doivent confirmer immédiatement où se trouve Osman Karaca et ce qu’il est advenu de lui depuis qu’il a été vu pour la dernière fois lorsque des policiers l’ont emmené », a déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.
« S’il est en détention, il doit pouvoir contacter un avocat et sa famille et sa sécurité doit être garantie. Les autorités doivent le présenter sans délai devant un juge ou le libérer immédiatement.
« S’il est renvoyé de force en Turquie, il risque très fortement d’être victime de mauvais traitements et d’autres violations des droits humains. Le Cambodge est tenu de le protéger des persécutions et de ne pas collaborer à des atteintes aux droits humains qu’il pourrait subir. »
Complément d’information
Osman Karaca est l’ancien directeur de l’école internationale Zaman à Phnom Penh. Selon son épouse, il a été arrêté par des membres de la police antiterroriste le 14 octobre 2019 à Phnom Penh à la suite d’une demande des autorités turques au gouvernement cambodgien. Cette arrestation s’inscrit dans le contexte d’une campagne internationale de représailles politiques contre des ressortissants turcs expatriés menée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan. Osman Karaca possède la double nationalité turque et mexicaine.
Depuis son arrestation, aucune information n’a été fournie à ses proches sur le lieu où il se trouve et ce qu’il est advenu de lui. Sa sécurité et la protection de ses droits humains sont gravement menacées.