Dans le cadre de leur tournée, Coldplay, connu non seulement pour ses nombreux succès musicaux, mais également pour son engagement en faveur de diverses causes, a en effet voulu donner la possibilité à plusieurs organisations la possibilité de s’adresser aux fans du groupe afin de les sensibiliser à différents défis sociaux auxquels sont confrontées nos sociétés.
Avant chaque représentation du groupe à Bruxelles, les militant·es d’Amnesty International donneront ainsi aux spectateur·rices des informations quant au droit à l’avortement et les inviteront par ailleurs à signer une pétition appelant les gouverneur·es des États fédérés américains à garantir le droit à l’avortement dans leur État.
« Il est essentiel que nous nous mobilisions largement pour défendre ce droit humain qu’est le droit à l’accès à l’avortement, lequel doit être légal, sûr et accessible à toutes les femmes, les filles et toute personne susceptible de tomber enceinte »
Le 24 juin dernier, avec l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, la Cour suprême des États-Unis a en effet décidé de mettre fin à la protection fédérale du droit à l’avortement. Cette décision porte atteinte aux droits humains de millions de personnes aux États-Unis. Des millions de personnes susceptibles de tomber enceintes dans le pays sont maintenant face à un avenir où elles ne pourront pas faire certains choix très personnels qui concernent leur corps, leur futur et le bien-être de leurs familles.
Avec cette décision de la Cour suprême, il appartient désormais à chacun des 50 États fédérés américains de réglementer le droit à l’avortement. L’avortement est totalement ou presque totalement interdit dans un peu plus de la moitié des États américains (26). Plusieurs autres États pourraient maintenant adopter des restrictions ou des interdictions similaires.
« L’annulation de l’arrêt Roe v. Wade a des implications qui vont bien au-delà de ce pays. Il s’agit d’un précédent négatif dans le monde, qui met en péril les progrès récents en matière de droits sexuels et reproductifs, ainsi que la santé et la vie de millions de personnes susceptibles de tomber enceintes. Il est essentiel que nous nous mobilisions largement pour défendre ce droit humain qu’est le droit à l’accès à l’avortement, lequel doit être légal, sûr et accessible à toutes les femmes, les filles et toute personne susceptible de tomber enceinte », conclut Julie Capoulade, chargée de campagnes pour la section belge francophone d’Amnesty International.
Complément d’information
Un avortement est une procédure médicale qui met un terme à une grossesse. Il s’agit d’un besoin médical fondamental pour des millions de femmes, de filles et d’autres personnes susceptibles de tomber enceintes. Il est estimé que, chaque année, une grossesse sur quatre se termine par un avortement.
Si ce besoin d’avoir accès à l’avortement est universel, l’accès à un avortement sûr et légal est loin d’être garanti pour toutes les personnes qui en ont besoin. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 40 % des femmes en âge de procréer dans le monde vivent dans des pays où la législation sur l’avortement est très restrictive ou dans lesquels l’avortement est légal, mais ni disponible ou accessible. Lorsque les autorités restreignent l’accès à l’avortement, les personnes qui veulent y recourir sont contraintes de s’exposer à des avortements clandestins et dangereux. Cette situation affecte particulièrement les personnes qui n’ont pas les moyens de se déplacer ou de recourir à des soins privés.
Dans la plupart des pays d’Europe occidentale, l’avortement est légal et disponible dans la pratique, bien que les conditions pour y avoir accès diffèrent selon les pays. Cependant, plusieurs pays européens, comme la Pologne, ont des lois plus strictes en matière d’avortement.