« Après l’arrestation de Lev Ponomarev, éminent défenseur des droits humains, à Moscou le 5 décembre, avec le placement en détention d’Emil Kourbedinov, c’est la deuxième fois en deux jours qu’un défenseur des droits humains se retrouve derrière les barreaux pour une publication Facebook, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
« Les similitudes entre ces deux cas sont évidentes, même s’ils ne sont pas directement liés. Ces deux hommes sont connus pour défendre les droits humains et sont délibérément ciblés par les autorités russes pour cette raison précise.
« L’utilisation abusive des réseaux sociaux par les autorités pour s’en prendre à des militants et les harceler suscite des inquiétudes croissantes en Crimée. Ces poursuites motivées par des considérations politiques doivent être abandonnées et Emil Kourbedinov doit être libéré immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Emil Kourbedinov, qui est l’avocat d’un certain nombre de militants tatars de Crimée poursuivis par les autorités russes, a été arrêté le 6 décembre par des fonctionnaires du ministère russe de l’Intérieur alors qu’il se rendait de son domicile à son bureau à Simferopol, la capitale de la Crimée.
Il fait l’objet de poursuites au titre d’une loi russe interdisant « la propagande ou la démonstration publique d’attributs ou de symboles extrémistes et notamment nazis », en raison de sa publication relative à un événement organisé par le mouvement Hizb ut-Tahrir à Simferopol, diffusée sur Facebook en 2013, soit un an avant que la Russie n’occupe la péninsule. Plusieurs groupes et organisations existant légalement en Ukraine, dont le Hizb ut-Tahrir, sont interdits en Russie.
Le 5 décembre, un tribunal de Moscou a condamné Lev Ponomarev, militant des droits humains âgé de 77 ans, à une peine de 25 jours de détention administrative pour une publication Facebook.