Ahmed Samir, chercheur et étudiant en master d’anthropologie à l’université d’Europe centrale, à Vienne (Autriche), est emprisonné en Égypte, depuis plus de deux mois, pour pour des accusations liées au terrorisme forgées de toutes pièces. Sa compagne, Souheila Yildiz, originaire de Gand, plaide depuis lors pour sa libération.
« Ahmed Samir est détenu de manière arbitraire en Égypte, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Il a été arrêté uniquement en raison de son travail universitaire sur les droits des femmes, notamment sur l’histoire des droits reproductifs en Égypte. »
« Des recherches universitaires ne peuvent et ne doivent jamais être un motif d’arrestation »
Ahmed Samir Santawy a été arrêté le 1er février dernier, alors qu’il était en Égypte, son pays d’origine, pour une visite à sa famille. Victime de disparition forcée pendant 6 jours, Ahmed dit avoir été battu et frappé, les yeux bandés et les mains menottées, alors qu’il était interrogé, notamment sur ses travaux universitaires. Accusé notamment « appartenance à un groupe terroriste » et « diffusion de fausses informations », Ahmed Samir est toujours en détention.
De telles accusations sont souvent utilisées en Égypte, où une répression sans précédent s’exerce à l’encontre de journalistes, d’avocat·e·s, de militant·e·s, de responsables politiques et d’universitaires, dont des centaines ont été arrêté·e·s ces dernières années sous le couvert d’accusations infondées de « terrorisme ». Victimes de torture ou de mauvais traitements, il·elle·s passent souvent de longues périodes en détention provisoire en attendant les conclusions des soi-disant enquêtes en cours.
« Des recherches universitaires ne peuvent et ne doivent jamais être un motif d’arrestation. Ainsi, avec des dizaines d’autres organisations, dont Human Rights Watch et Scholars at Risk, nous demandons une nouvelle fois la libération immédiate d’Ahmed Samir afin qu’il puisse rentrer chez lui retrouver sa compagne et sa famille, et poursuivre ses études », conclut Philippe Hensmans.