« Nous nous réjouissons qu’Eskinder Nega ait enfin été libéré, après près de sept ans d’emprisonnement pour des accusations de terrorisme forgées de toutes pièces. Nous espérons que la libération de ce courageux journaliste et de plusieurs centaines d’autres détenus marquera le début d’une nouvelle ère en ce qui concerne le traitement des dissidents politiques par le gouvernement : une ère de tolérance et de respect des droits humains » a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs à Amnesty International.
« Le gouvernement éthiopien doit faire preuve de bonne foi et libérer les centaines d’autres prisonniers d’opinion qui sont toujours détenus pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression ».
« Les autorités doivent également prendre des mesures en vue de réformer le système judiciaire qui a permis la détention arbitraire et la torture de dissidents. Elles pourraient commencer par un examen de la très sévère Loi relative à la lutte contre le terrorisme, qui a été utilisée injustement et sans merci pour priver des dissidents de leur liberté ».
« Si le gouvernement éthiopien est réellement déterminé à ouvrir un nouveau chapitre, il doit diligenter une enquête indépendante et impartiale sur les allégations de torture et d’autres mauvais traitements infligés à des détenus et faire en sorte que les responsables présumés soient traduits en justice sans délai dans le cadre de procès équitables. »
Andualem Arage et Bekele Gerba, deux membres de l’opposition et prisonniers d’opinion adoptés par Amnesty International, ont également été libérés, respectivement les 14 et 13 février.
Complément d’information
Lorsqu’il a été arrêté, Eskinder Nega était rédacteur en chef du journal Satanaw. Il avait été arrêté après avoir publié un article sur le Printemps arabe dans lequel il se demandait si un tel mouvement populaire en faveur de la démocratie pourrait prendre en Éthiopie. Il avait été inculpé d’avoir fourni un soutien à des terroristes, selon les termes de la très sévère Loi relative à la lutte contre le terrorisme, et avait été condamné à 18 ans d’emprisonnement.