« L’Union africaine doit de toute urgence exercer des pressions sur le gouvernement éthiopien pour qu’il coopère pleinement avec les mécanismes régionaux et internationaux d’enquête sur les droits humains pour que justice soit rendue aux victimes et survivant·e·s de violations - et en particulier de violences sexuelles, a déclaré Flavia Mwangovya, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs à Amnesty International.
« Les autorités éthiopiennes doivent immédiatement donner un accès entièrement libre à la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie(ICHREE) et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour permettre la tenue d’enquêtes et faire en sorte que les personnes soupçonnées d’être responsables des atrocités commises en Éthiopie durant les deux années de conflit soient déférées en justice.
Le 2 novembre 2022, Amnesty International a lancé une campagne mettant en évidence les atrocités commises par toutes les parties au conflit. L’organisation a également appelé la communauté internationale à se mobiliser en solidarité avec les survivant·e·s et victimes des violences sexuelles perpétrées dans le cadre du conflit.
Seize jours d’action
Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes , Amnesty International organise également une exposition à Nairobi, au Baraza Media Lab , où sera projeté un documentaire mettant l’accent sur la quête de justice des personnes ayant subi des violences sexuelles lors du conflit en Éthiopie.
L’exposition aura également lieu à Londres les 28 et 29 novembre 2022, lors de la conférence Preventing Sexual Violence in Conflict Initiative (PSVI).
Complément d’information
Le 2 novembre 2022, le gouvernement de l’Éthiopie et le Front populaire de libération du Tigré (FPLT) ont signé un accord de paix. Cependant, cet accord ne prévoit pas clairement comment garantir le respect de l’obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, et ignore l’impunité qui prévaut dans le pays, ce qui risque d’entraîner la répétition de telles violations.
Toutes les parties au conflit armé en Éthiopie, opposant les forces alliées au gouvernement fédéral, y compris l’armée régulière éthiopienne, aux forces affiliées au gouvernement régional du Tigré, menées par le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), ont commis de graves atteintes aux droits humains, dont des exécutions extrajudiciaires et sommaires ainsi que des violences sexuelles à l’égard de femmes et de filles. Les violences recensées par Amnesty International comprennent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.