L’exécution d’un homme entache le bilan du Japon en matière de droits humains

« Cette exécution entache le bilan du Japon en matière de droits humains et illustre le mépris choquant du gouvernement à l’égard du droit à la vie », a déclaré Arnold Fang, spécialiste de l’Asie de l’Est à Amnesty International.

« Alors que le Japon s’apprête à accueillir les Jeux olympiques en 2020, il est extrêmement en retard sur la majorité des autres pays. En effet, plus de 100 pays du monde entier ont totalement aboli la peine de mort mais le Japon persiste à conserver ce châtiment barbare.

« Nous demandons aux autorités japonaises d’instaurer immédiatement un moratoire officiel sur toutes les exécutions et de lancer un débat éclairé sur la peine capitale, à titre de premier pas vers l’abolition de ce châtiment. »

Complément d’information

Wei Wei, un Chinois de 40 ans, a été exécuté le 26 décembre 2019 au matin à la prison de Fukuoka. Il avait été déclaré coupable d’avoir tué, avec deux autres étudiants chinois, une famille de quatre personnes dans cette ville. Selon son avocat, il avait entamé des démarches afin d’être rejugé.

Les deux autres hommes ont pris la fuite et sont retournés en Chine, où l’un d’eux a été condamné à mort et l’autre à la réclusion à perpétuité.

Le Japon est l’un des rares pays à avoir poursuivi obstinément les exécutions ces dernières années. En 2018, Amnesty International a enregistré des exécutions dans 20 pays, le deuxième chiffre le plus bas des deux dernières décennies.

Au Japon, les exécutions sont entourées de secret, les prisonniers n’étant le plus souvent informés de cette échéance que quelques heures auparavant ; il arrive également qu’ils ne soient pas prévenus du tout. En général, les familles ne sont averties qu’après l’exécution.

L’exécution de Wei Wei porte à 39 le nombre d’exécutions auxquelles il a été procédé depuis que Shinzo Abe est devenu Premier ministre, en 2012. Les précédentes exécutions avaient eu lieu en août 2019 : deux hommes déclarés coupables de meurtre avaient été pendus. L’exécution de Wei Wei est la première ordonnée par le nouveau ministre de la Justice, Masako Mori, nommé en octobre.

Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.

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