Nous avions, en avril dernier, engagé une action en justice afin d’empêcher la livraison, annoncée en février 2019 par la ministre des Armées, de six bateaux au profit des garde-côtes libyens. Nous dénonçons, depuis plusieurs années, les conséquences de la coopération entre les pays de l’Union européenne et la Libye pour les personnes migrantes et réfugiées piégées dans un véritable enfer.
Ces pressions juridiques et publiques ont fait céder le Gouvernement : il ne donnera pas suite à cette promesse de coopération qui aurait octroyé aux garde-côtes les moyens logistiques de ramener les migrants dans ce pays où ils sont soumis aux pires sévices. Ce renoncement est avant tout une victoire pour des hommes, femmes et enfants que ces bateaux auraient reconduits vers un pays où ils couraient le risque d’être à nouveau détenus, torturés, violés.
Après l’abandon de ce projet, nous devons exiger de la France qu’elle pose des conditions strictes à toute coopération bilatérale et européenne avec la Libye afin que les droits et la sécurité des personnes migrantes et réfugiées soient garantis et respectés. Tant que ces dernières seront retenues en Libye dans des conditions inhumaines, la France et les autres pays européens devront renoncer à toute forme de collaboration ayant pour conséquence de les maintenir ou de les refouler en Libye.