« Les autorités se sont enfin engagées à écouter les manifestant·e·s, descendus en nombre dans la rue pendant deux jours et ayant fait preuve d’un grand courage alors qu’ils se trouvaient face à des canons à eau et des nuages de gaz lacrymogène. Il faut désormais immédiatement relâcher l’ensemble des personnes arrêtées pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté de réunion. », a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International
« Les forces de sécurité ont utilisé non seulement des canons à eau et du gaz lacrymogène, mais aussi des grenades assourdissantes pour disperser la foule lors de la deuxième journée des manifestations à Tbilissi, les employant souvent contre des manifestant·e·s pacifiques sans avertissement préalable. Un certain nombre de témoins ont indiqué que la police avait bloqué les voies de sortie, tout en poursuivant, arrêtant et frappant des manifestant·e·s et en lançant des grenades incapacitantes sur eux. La police a frappé et arrêté au moins 77 personnes, dont des manifestant·e·s pacifiques et des journalistes.
« Dans de nombreux cas, le recours à la force par la police n’était ni proportionné ni nécessaire, et n’a pas permis de réduire les préjudices et les blessures. Les canons à eau ne doivent être utilisés que lorsqu’il est strictement nécessaire de contenir ou de disperser des foules, ou lorsque la violence a atteint un niveau ne pouvant être maîtrisé par des moyens plus pacifiques. De même, le gaz lacrymogène ne doit pas être utilisé en quantités excessives, dans des espaces confinés ou directement sur des personnes. L’utilisation intensive combinée de gaz lacrymogène et de canons à eau peut constituer un acte de torture ou d’autres formes de mauvais traitements, et doit faire l’objet d’une enquête approfondie. »
Contexte
Des textes de loi largement critiqués ont déclenché des manifestations de masse à Tbilissi le 7 mars, le jour même où le Parlement géorgien a adopté le premier des deux projets de loi sur les « agents étrangers » en première lecture.
Ces actions de protestation, qui ont duré deux jours et ont été majoritairement pacifiques, sont parfois devenues violentes. Des manifestant·e·s ont ainsi brisé des fenêtres du Parlement de Géorgie, détruit des clôtures et jeté des pierres sur la police. Plus de 77 personnes ont été appréhendées par des responsables de l’application des lois. La police a aussi utilisé des canons à eau et du gaz lacrymogène pour disperser la foule.