« La déclaration de culpabilité et la peine prononcées contre Tanya Chan sont totalement injustes et elles doivent être annulées. Tout comme les autres membres du groupe des Neuf du Mouvement des parapluies, elle a été poursuivie en justice uniquement parce qu’elle a plaidé pacifiquement en faveur de la démocratie à Hong Kong, a déclaré Man-kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong.
« Toutes les déclarations de culpabilité prononcées contre les Neuf du Mouvement des parapluies doivent être annulées, et les quatre militants actuellement emprisonnés doivent être remis en liberté immédiatement et sans condition.
« Il s’agit du dernier épisode en date de la répression, à Hong Kong, du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Le gouvernement doit cesser d’utiliser de façon abusive à Hong Kong la loi et le système judiciaire pour réprimer pénalement des manifestants pacifiques et pour étouffer le débat sur la démocratie et sur les autres questions que Pékin juge problématiques. »
Complément d’information
Tanya Chan est la dernière des dirigeants du mouvement de protestation prodémocratie de 2014 – appelés les « Neuf du Mouvement des parapluies » – à avoir été déclarée coupable. La peine de huit mois d’emprisonnement prononcée contre elle est assortie d’un sursis de deux ans. L’exécution de sa peine a été repoussée afin qu’elle puisse subir les interventions chirurgicales dont elle a besoin en raison de graves problèmes de santé pour lesquels elle continue d’être soignée.
Le 9 avril, Tanya Chan et huit autres militants ont été déclarés coupables de charges vagues et ambiguës liées à des « troubles à l’ordre public » pour avoir utilisé un porte-voix et encouragé le public à participer à des manifestations ; le gouvernement les a accusés d’avoir bloqué l’accès à des places et à des rues lors des manifestations de 2014.
Le 24 avril, quatre des dirigeants du groupe des « Neuf du Mouvement des parapluies » ont été condamnés à des peines allant de huit à 16 mois d’emprisonnement par le tribunal de première instance de Kowloon Ouest. Le professeur de droit Benny Tai Yiu-ting et le professeur de sociologie Chan Kin-man ont l’un et l’autre été condamnés à 16 mois d’emprisonnement. Raphael Wong Ho-ming, responsable d’un parti politique, et Shiu Ka-chun, député, ont chacun été condamnés à huit mois d’emprisonnement. Les autres personnes ont été condamnées à des peines avec sursis ou à des heures de travail d’intérêt général. Ils ont tous fait appel de leur condamnation.
Les charges vagues et ambiguës retenues contre eux étaient celles de « conspiration en vue de commettre des nuisances publiques », d’« incitation à commettre des nuisances publiques » et d’« incitation à inciter à commettre des nuisances publiques ». C’est la première fois que le gouvernement de Hong Kong utilise de telles charges contre des manifestants pacifiques. Dans une synthèse publiée avant le procès, en novembre 2018, des neuf militants condamnés dans cette affaire, Amnesty International a mis en relief les raisons pour lesquelles les poursuites engagées contre eux constituent une attaque contre les droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion pacifique.