« Il est inquiétant de constater qu’au Cachemire les forces de sécurité utilisent de plus en plus contre les civils une force excessive et aveugle. Le cas des sept civils tués samedi vient s’ajouter à la série de violations des droits humains qu’auraient commises les forces de sécurité dans cet État. Les autorités doivent mener une enquête exhaustive et indépendante sur ce cas, et les responsables doivent être jugés par un tribunal de droit commun, a déclaré Asmita Basu, directrice des programmes à Amnesty Inde.
« Les armes à feu ne doivent être utilisées intentionnellement que lorsque cela est inévitable pour protéger la vie, et les agents des forces de l’ordre doivent opérer une distinction entre les personnes qui participent à des violences et les manifestants pacifiques. »
Selon les médias, le 15 décembre, sept civils ont été tués et de nombreux autres blessés quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des habitants qui tentaient de perturber une opération menée conjointement par l’armée et la police dans la région de Pulwama, dans le sud du Cachemire, durant laquelle trois militants et un soldat ont trouvé la mort. Les homicides de civils dans le village de Sirnoo ont déclenché plusieurs mouvements de protestation dans la région de Pulwama, où des routes ont été bloquées par la population à plusieurs endroits. Les services d’Internet ont été suspendus dans le centre et le sud du Cachemire, les autorités craignant que les mouvements de protestation ne se propagent dans d’autres régions.
Complément d’information
En mai 2018, cinq civils ont été tués et un grand nombre blessés lors de manifestations après que les forces de sécurité ont tué cinq militants dans le district de Shopian, dans le sud du Cachemire. Sept civils ont été tués à Kulgam en octobre, dans une explosion qui a eu lieu sur le site d’affrontements entre des militants et les forces de sécurité.
L’État du Jammu-et-Cachemire est l’une des régions les plus militarisées du monde. La Loi relative aux pouvoirs spéciaux des forces armées prévoit de façon abusive que les membres des forces de sécurité ne peuvent pas être poursuivis en justice devant des tribunaux de droit commun sauf en cas d’autorisation officielle du gouvernement central. Cette autorisation n’est quasiment jamais accordée.