Inde, la quête de nouvelles technologies de surveillance avive les inquiétudes

Inde, la quête de nouvelles technologies de surveillance avive les inquiétudes

Des informations sont parues dans le Financial Times [2], selon lesquelles l’Inde recherche une autre technologie de logiciel espion afin de remplacer le logiciel de surveillance Pegasus de NSO Group.

« Il est effrayant de constater qu’au lieu de respecter les droits humains et de veiller à ce que les personnes ciblées par Pegasus disposent de recours, le gouvernement indien cherche d’autres logiciels espions pour renforcer ses capacités de surveillance, a déclaré Donncha Ó Cearbhaill, responsable du Security Lab d’Amnesty International.

« Alors que la technologie des logiciels espions est utilisée pour commettre de graves violations des droits humains, écraser la dissidence et étouffer la liberté de réunion et d’expression, les gouvernements du monde entier continuent de promouvoir inconsidérément ces méthodes afin de cibler illégalement les dissident·e·s et les détracteurs. »

Les nouvelles recherches du Security Lab d’Amnesty International cette semaine ont mis en évidence une campagne de piratage au moyen de logiciels espions visant les systèmes d’exploitation Android de Google et touchant des milliards d’utilisateurs à travers le monde.

« L’industrie du logiciel espion continue de se développer hors de tout contrôle au niveau mondial, des dizaines d’entreprises proposant des produits similaires à Pegasus. Nous avons besoin de toute urgence d’un moratoire mondial sur la vente, le transfert et l’utilisation de ces logiciels jusqu’à ce que des garanties réglementaires solides relatives aux droits humains soient mises en place. »

Complément d’information

Le 30 mars, 11 gouvernements ont publié une déclaration commune [3] s’engageant à mener une action conjointe afin de contrer la prolifération et l’utilisation abusive des logiciels espions commerciaux.

Le 27 mars, le président des États-Unis Joe Biden a signé un décret exécutif [4] limitant l’utilisation par le gouvernement des technologies de logiciels espions privés, qui servent à intimider la société civile de par le monde.

En 2021, à la suite des révélations d’Amnesty International dans le cadre du Projet Pegasus au sujet du logiciel espion produit par l’entreprise israélienne NSO, la Cour suprême indienne [5] a mis sur pied un comité technique chargé d’enquêter sur les abus impliquant le logiciel. En 2022, le comité a conclu son enquête, mais la cour n’a pas rendu les conclusions de ce rapport publiques. Elle a en outre noté que les autorités indiennes « n’avaient pas coopéré » avec les investigations du comité technique.

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