« Les réfugié·e·s rohingyas sont toujours prêts à tout risquer en quête de sécurité. Leurs témoignages montrent une nouvelle fois à quel point ces traversées en bateau peuvent s’avérer périlleuses. Des survivant·e·s secourus le 7 septembre ont déclaré que des dizaines de personnes de leur groupe sont mortes, a déclaré Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty International Indonésie.
« Il est consternant que les autorités indonésiennes attendent que des pêcheurs locaux prennent l’initiative de mener ces sauvetages. Ce ne sont pas des particuliers, mais bien le gouvernement qui aurait dû sauver ces vies. Le gouvernement central indonésien doit aujourd’hui garantir que les personnes débarquées bénéficient de la protection à laquelle elles ont droit et aient accès à de la nourriture, à un abri et à des services de santé essentiels, notamment à une protection face au COVID-19. Il doit aider le gouvernement local à s’occuper des réfugié·e·s.
« En outre, la coopération régionale dans les missions de recherche et de sauvetage demeure plus cruciale que jamais. Nous demandons aux autorités indonésiennes d’ouvrir sans délai un dialogue régional. À cause de leur inaction, les leaders ont transformé les eaux régionales en cimetière. »
« Il est consternant que les autorités indonésiennes attendent que des pêcheurs locaux prennent l’initiative de mener ces sauvetages. Ce ne sont pas des particuliers, mais bien le gouvernement qui aurait dû sauver ces vies. Le gouvernement central indonésien doit aujourd’hui garantir que les personnes débarquées bénéficient de la protection à laquelle elles ont droit et aient accès à de la nourriture, à un abri et à des services de santé essentiels, notamment à une protection face au COVID-19. Il doit aider le gouvernement local à s’occuper des réfugié·e·s »
Complément d’information
Le 7 septembre 2020 vers minuit, 297 réfugié·e·s rohingyas ont été localisés au large de la plage d’Ujong Blang à Lhokseumawe, en Aceh. Ils ont été secourus par des pêcheurs du secteur qui avaient consulté les autorités. Dans des affaires précédentes, les autorités avaient tout d’abord refusé de laisser les personnes débarquer, cédant uniquement face aux protestations des habitant·e·s.
D’après un représentant de la société civile locale qui s’est entretenu avec Amnesty International, 102 hommes, 181 femmes et 14 enfants ont dérivé en mer pendant sept mois. Environ 30 personnes seraient mortes au cours de ce périple et leurs corps ont été jetés à la mer.
Deux des arrivants étaient semble-t-il malades et ont été conduits à l’hôpital du secteur. Selon la même source, les autres réfugié·e·s ont été conduits dans un centre de formation professionnelle, un bâtiment où un précédent groupe de réfugié·e·s rohingyas est installé depuis quelques mois après avoir débarqué en juin.
Le gouvernement indonésien, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, s’est engagé à fournir un abri à Lhokseumawe aux centaines de réfugié·e·s rohingyas, pour la plupart des femmes et des enfants, arrivés précédemment.
Il a ajouté qu’il coopère avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de garantir le bien-être des réfugié·e·s.