L’accès facile aux armes à feu, de manière légale ou illégale, est l’un des principaux facteurs de ce type de violence à l’échelle communautaire. Les gouvernements doivent mettre en place une réforme sur les armes à feu qui repose sur le bon sens pour empêcher ces actes et protéger les droits humains.
Combien d’homicides par arme à feu sont-ils commis à travers le monde ?
- Plus de 500 personnes sont tuées par arme à feu chaque jour
- 44 % des homicides sont commis par arme à feu
- 1.04 million de morts entre 2012 et 2016
La majorité des victimes et des auteurs de ces violences sont des jeunes hommes, mais les femmes risquent plus spécifiquement d’être tuées avec une arme à feu dans le cadre conjugal, et les violences sexuelles peuvent être commises sous la contrainte d’une telle arme.
Quelles sont les conséquences de la violence par armes à feu sur la vie des gens ?
Environ 2 000 personnes sont blessées par balle chaque jour.
Au moins deux millions de personnes à travers le globe vivent avec des blessures causées par des armes à feu.
Des millions d’autres souffrent des graves conséquences psychologiques que ce type de violence – ou la menace de tels actes – entraîne chez les individus, les familles et l’ensemble de leur communauté.
Pourquoi la violence par armes à feu est une question de droits humains ?
La violence par armes à feu est une question de droits humains mondiale.
Elle peut être à l’origine d’une violation du droit humain le plus fondamental : le droit à la vie. Les États ont l’obligation de protéger les citoyen-ne-s de tels actes en prenant des mesures pour réagir aux atteintes à la vie réelles ou prévisibles.
La violence par armes à feu compromet la réalisation d’autres droits humains en créant un climat d’insécurité, ce qui nuit au droit à la sécurité personnelle. Ce sentiment de peur peut à son tour mettre en péril le droit aux libertés d’expression et de réunion pacifique. Lorsque des communautés sont brisées par une telle violence récurrente, les services essentiels – comme la santé et l’éducation – peuvent en pâtir.
Où ont lieu les actes de violence par armes à feu ?
La violence par armes à feu est particulièrement courante aux Amériques en raison d’un accès facile à ces armes et d’une réglementation insuffisante ou d’une mauvaise application des lois destinées à lutter contre ces actes. En Amérique latine et aux Caraïbes, la corruption, le crime organisé et un système judiciaire dysfonctionnel alimentent davantage le problème.
Pourcentage d’homicides commis avec une arme à feu :
- 72 % au Brésil
- 91,1 % au Salvador
- 58,9 % au Honduras
Parmi les pays plus riches et développés, les États-Unis sont un cas particulier. Le libre accès aux armes à feu et les réglementations trop souples font plus de 30 000 morts – hommes, femmes et enfants – chaque année dans ce pays. Les populations de couleur sont touchées de façon disproportionnée au quotidien, les Afro-Américains risquant 10 fois plus d’être victimes d’homicide par arme à feu que les Américains blancs.
Combien d’armes à feu sont fabriquées chaque année dans le monde ?
Quelque 8 millions d’armes de poing et jusqu’à 15 milliards de munitions sont fabriquées tous les ans.
Le commerce des armes de poing rapporterait environ 8,5 milliards de dollars chaque année.
Que fait Amnesty à propos de la violence par armes à feu ?
Nous axons notre travail sur les changements dans les législations nationales relatives aux armes à feu et sur la prévention de la violence par armes à feu en militant en faveur de réglementations sur l’utilisation et la détention de ces armes, et en soutenant des programmes de réduction de la violence qui reposent sur des données factuelles dans les communautés fortement touchées par de tels actes de façon récurrente. Nous cherchons aussi à faire cesser les exportations d’armes à feu vers des zones de crise, où leur utilisation risque d’entraîner de graves violations des droits humains.
Avec d’autres organisations, nous avons fait campagne, avec succès, pour un Traité sur le commerce des armes (TCA) mondial, qui est devenu un instrument de droit international en 2014. Chaque État ayant ratifié ce texte doit respecter des règles strictes quant aux transferts internationaux d’armes.
Nous continuons de militer pour une application internationale du TCA, ce qui permettra de limiter le flux d’armes qui favorisent les violations des droits humains dans les conflits, les atrocités et la répression étatique à travers le globe.
Légiférer sur les armes à feu, est-ce efficace ?
Oui. Presque tous les États réglementent l’acquisition, la détention et l’utilisation d’armes à feu d’une manière ou d’une autre, la plupart du temps en accordant des permis aux utilisateurs et en enregistrant les armes.
Les lois en la matière sont efficaces dans les pays où l’accès aux armes à feu est très contrôlé et où la réglementation est bien appliquée. C’est le cas dans la plus grande partie de l’Europe occidentale, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans certaines régions de l’Asie. Ainsi, le taux de violence par armes à feu est extrêmement faible au Japon, en Corée du Sud et à Singapour.
Que pouvons-nous faire pour faire cesser/réduire la violence par armes à feu ?
Les gouvernements ont l’obligation juridique de sauvegarder le droit à la vie. Il est donc de leur responsabilité de protéger les citoyen-ne-s de la violence par armes à feu. Nous devons le leur signaler en réclamant une réforme.
En vous exprimant haut et fort et en rappelant à nos dirigeants qu’ils ont l’obligation d’assurer notre sécurité, vous pouvez jouer un rôle crucial dans la campagne et le mouvement de protestation. Vous pouvez indiquer clairement aux gouvernements qu’une réglementation insuffisante quant à la détention et l’utilisation d’armes à feu engendre de la violence, et qu’un contrôle strict des armes à feu et des interventions efficaces dans les communautés les plus touchées sont les seuls moyens qui nous permettront de vivre en sécurité et sans peur.
Comme prochaine étape pour protéger vos droits et les personnes touchées par la violence par armes à feu, nous vous invitons à rejoindre les élèves et les jeunes qui participent à une Marche pour nos vies [1] le 24 mars à travers les États-Unis et dans le monde.