« En appliquant cette peine d’une ignoble cruauté, les autorités iraniennes ont commis un acte de torture, qui est un crime de droit international. En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et au titre au du droit international coutumier, l’Iran est juridiquement tenu d’interdire la torture en toutes circonstances et sans aucune exception », a déclaré Saleh Higazi, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« Les réformes du Code pénal iranien qui doivent supprimer cette pratique scandaleuse n’ont que trop tardé. Les députés iraniens doivent immédiatement procéder à des réformes pour abolir toutes les formes de châtiment corporel et mettre en place un système pénal traitant les prisonniers avec humanité et axé sur la réadaptation. »
Dans une déclaration publiée le 23 octobre, les autorités judiciaires de la province de Mazandaran indiquent que l’amputation de la main d’un prisonnier s’inscrit dans le cadre de « la politique du ministère de la Justice qui vise à réprimer sévèrement et sans hésitation les personnes qui troublent l’ordre public, portent atteinte à la sécurité publique et volent des fonds publics. » Selon cette déclaration, la population est favorable à de tels châtiments ; cependant, il existe depuis longtemps en Iran un mouvement national réclamant l’abolition de ces peines cruelles, inhumaines et dégradantes.
« La mutilation préméditée d’une personne n’a rien à voir avec la justice. C’est une violation épouvantable de la dignité humaine. Il est honteux que les autorités cherchent à faire passer ce châtiment pour autre chose que ce qu’il est en réalité : une ignoble forme de torture », a déclaré Saleh Higazi.
Complément d’information
Le code de déontologie iranien régissant l’application de châtiments corporels tels que l’amputation requiert la présence d’un médecin pour une évaluation et l’application de la sentence. Or, il s’agit d’une violation directe des lignes directrices éthiques et du droit international relatif aux droits humains, qui interdisent expressément aux professionnels de santé de prendre part à des actes de torture et à des mauvais traitements.