Médecin et professeur d’université, Ahmadreza Djalali a étudié et enseigné en Suède, en Italie et en Belgique. Depuis son arrestation en avril 2015, plusieurs responsables européens ont demandé sa libération.
Le vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, et le Ministre-Président de la Région flamande, Geert Bourgeois ont fait part de leurs préoccupations quant à la situation du médecin.
« Ahmadreza Djalali a été condamné à mort à l’issue d’un procès manifestement inique qui atteste une nouvelle fois de la persistance des autorités iraniennes dans le recours à la peine de mort, mais aussi de leur mépris flagrant envers l’état de droit », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
« La peine de mort qui a été prononcée doit encourager Didier Reynders et Geert Bourgeois à intensifier leurs efforts. »
« Aucun élément de preuve n’a été présenté pour démontrer qu’il est autre chose qu’un universitaire exerçant pacifiquement son métier, a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et du travail de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« S’il a été reconnu coupable et condamné pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, notamment dans le cadre de son travail universitaire, les autorités doivent le libérer immédiatement et sans condition et abandonner toutes les charges retenues contre lui. »
Zeynab Taheri, l’une des avocates d’Ahmadreza Djalali, a déclaré à Amnesty International que son client a été condamné à mort pour « corruption sur terre » (ifsad fil Arz), ainsi qu’à une amende de 200 000 euros. Selon le jugement du tribunal, qui a été montré à l’un des avocats, Ahmadreza Djalali a travaillé avec le gouvernement israélien, qui l’a par la suite aidé à obtenir son permis de séjour en Suède.
Ahmadreza Djalali a été arrêté par des agents du ministère du Renseignement en avril 2016 et détenu sans pouvoir consulter un avocat pendant sept mois, dont trois passés à l’isolement. Après cette période, chacun des avocats qu’il a choisis a été refusé par le tribunal.
Dans un enregistrement publié sur YouTube le 22 octobre, Ahmadreza Djalali a déclaré avoir été contraint à deux reprises, pendant qu’il était détenu à l’isolement, de faire des « aveux » devant une caméra et de lire des déclarations préécrites par les agents chargés de l’interroger. Il assure avoir subi une pression intense, les agents l’ayant notamment soumis à une torture psychologique et menacé d’exécution, et ayant menacé d’arrêter ses enfants, dans le but de le faire « avouer » qu’il était un espion au service d’un « gouvernement hostile ». Dans cet enregistrement, il affirme que ses croyances universitaires ont été utilisées pour le déclarer coupable et le condamner à mort. Il nie les accusations portées à son encontre et affirme qu’elles ont été forgées de toutes pièces par les agents du ministère du Renseignement.
« Alors que les autorités iraniennes renforcent activement leurs relations avec des États de l’Union européenne, il est absurde qu’elles citent les liens universitaires d’Ahmadreza Djalali avec un pays européen comme faisant partie des " preuves " retenues contre lui », a déclaré Philip Luther.
L’épouse d’Ahmadreza Djalali, Vida Mehrannia, qui vit en Suède avec leurs deux enfants, a déclaré à Amnesty International que sa santé physique et mentale s’est fortement dégradée depuis son placement en détention. Elle a ajouté : « Nous demandons sa libération car il n’a commis aucun crime. »
Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.