« Depuis des années, nous regardons nos proches souffrir du fait des ravages croissants causés par le changement climatique. Aujourd’hui, il est temps que les principaux responsables rendent des comptes. Cette enquête peut permettre d’établir un précédent susceptible d’aider des centaines de millions de personnes à travers le monde », a déclaré Kumi Naidoo.
La requête a été déposée par des victimes philippines du typhon Yolanda (Haiyan) de 2013 et d’autres événements climatiques extrêmes, aux côtés d’une dizaine d’organisations, dont Greenpeace Asie du Sud-Est. Elle désigne 47 entreprises de combustibles fossiles comme ayant une part de responsabilité dans les atteintes aux droits humains liées au changement climatique, telles que la mort des victimes du typhon.
« Depuis des années, nous regardons nos proches souffrir du fait des ravages croissants causés par le changement climatique. Aujourd’hui, il est temps que les principaux responsables rendent des comptes. Cette enquête peut permettre d’établir un précédent susceptible d’aider des centaines de millions de personnes à travers le monde »
BP, BHP Billiton, Chevron, ExxonMobil, Shell, Total et Suncor figurent parmi les entreprises qui font l’objet des investigations menées par la Commission philippine des droits humains. Les requérants citent des recherches qui montrent que ces entreprises sont responsables de la majeure partie des émissions mondiales de CO2. Les recherches révèlent que 100 entreprises seulement sont la source de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde depuis 1988.
« La lutte contre le changement climatique et la bataille pour les droits humains sont un seul et même combat. En tant que nouveau secrétaire général d’Amnesty International et ancien directeur de Greenpeace International, cela veut dire beaucoup pour moi à titre personnel de prendre part à cette enquête primordiale, a déclaré Kumi Naidoo.
« Elle doit servir d’avertissement pour les entreprises d’énergies fossiles partout dans le monde : il leur faut rapidement opérer une reconversion vers des énergies propres. En portant plainte, ces hommes et femmes philippins démontrent avec courage que les gens refusent d’être de simples victimes. Ils ne souhaitent pas rester assis sans rien faire alors qu’ils sont dépossédés de leur avenir.
« À la lumière de nos connaissances sur le changement climatique, il n’est pas difficile de saisir que le modèle économique des entreprises d’énergies fossiles met littéralement nos vies et nos droits en danger. Il est temps de faire les comptes. »
Il s’agit de la toute première enquête d’une commission nationale des droits humains sur la responsabilité des entreprises vis-à-vis du changement climatique. Les conclusions sont attendues l’an prochain.
Cette enquête pourrait déboucher sur les premières conclusions officielles pointant la responsabilité des entreprises dans la crise climatique, portées par une organisation de défense des droits humains, créant ainsi un précédent au niveau mondial pour de nouvelles actions judiciaires contre les grandes entreprises.