Depuis quelques jours, Sandhya Eknaligoda, militante bien connue pour sa lutte contre les disparitions forcées, épouse du dessinateur de presse Prageeth Ekneligoda qui a « disparu », est la cible d’une avalanche de haine, de violence et d’intimidation, de harcèlement et de menaces de mort sur les réseaux sociaux.
« Les menaces visant Sandhya Eknaligoda sont très inquiétantes. Les autorités sri-lankaises doivent prendre de toute urgence des mesures adaptées contre ceux qui cherchent à lui causer du tort », a déclaré Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
Les menaces visant Sandhya Eknaligoda se sont multipliées depuis que le tribunal de première instance de Homagama a condamné le 24 mai le moine bouddhiste nationaliste Galagodatte Granansara Thero, pour l’avoir menacée devant le tribunal en 2016.
Galagodatte Granansara Thero fait appel de sa condamnation.
Dans une série de publications menaçantes postées sur les réseaux sociaux à un rythme effréné, ce qui laisse penser à une campagne coordonnée, Sandhya Eknaligoda est discréditée comme étant une sympathisante des Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE), groupe armé interdit au Sri Lanka, menacée de disparition et même menacée de mort et de violences contre ses enfants.
Aux termes du droit international et des normes internationales relatives aux droits humains, les États sont tenus de faire tout ce que l’on peut raisonnablement attendre d’eux pour protéger une personne dans la sphère publique, lorsque sa vie est en danger, y compris lorsque des personnes privées la menacent de mort.
« Les défenseurs des droits humains doivent pouvoir faire leur travail librement, sans avoir peur. Nul n’a le droit de les intimider, de les menacer, ni de les harceler. Les autorités sri-lankaises ont le devoir de favoriser un environnement sûr et porteur pour tous les citoyens qui militent pacifiquement en faveur des droits humains et de la justice, et sont tenues d’enquêter dûment et de poursuivre les auteurs de menaces et d’agressions contre des défenseurs des droits humains, a déclaré Dinushika Dissanayake.
« Si elles ne font pas ce qui est en leur pouvoir pour protéger Sandhya Eknaligoda, elles bafoueront son droit à la vie et à la sécurité personnelle. »