Ce groupe de personnes réfugiées et demandeuses d’asile, qui se compose de 15 Congolais·e·s et d’un Éthiopien, sont détenus à la prison de Pemba, dans la province de Cabo Delgado, depuis leur arrestation en janvier 2019. La procédure d’expulsion vers la République démocratique du Congo (RDC) visant sept Congolais a échoué.
« Le gouvernement du Mozambique doit mettre fin immédiatement et sans condition à la détention arbitraire de ces réfugié·e·s »
« L’aspect le plus tragique de la détention arbitraire de ces réfugié·e·s réside dans le fait que 18 mois après leur placement en détention, ils ne savent toujours pas pourquoi ils ont été arrêtés au départ, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique australe à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés.
« Le traitement qui leur est infligé est ignoble. Les autorités doivent reconnaître ce problème et apporter une solution, et veiller à ce que justice soit rendue sans plus attendre à ces personnes marginalisées. »
Ces réfugié·e·s sont détenus dans des conditions inhumaines, dans une cellule sans toilettes, sans accès à l’eau potable, ce qui signifie qu’ils sont contraints de boire de l’eau insalubre. Ils ne reçoivent pas non plus de nourriture en quantité suffisante. Ils n’ont pas de matelas et doivent dormir sur du papier, à même le sol.
Ils ont été arrêtés de manière arbitraire le 17 janvier 2019, après avoir été menottés et semble-t-il battus par des policiers et des agents de l’immigration au camp de réfugiés de Maratane, dans la province du Nampula, dans le nord-est du Mozambique. Deux jours plus tard, ils ont été transférés au poste de police de Pemba, dans la province de Cabo Delgado. Jusqu’à présent, ils n’ont pas été informés des raisons de leur détention prolongée ni des charges retenues contre eux.
Amnesty International tient à souligner que leur maintien en détention arbitraire constitue une violation de leurs droits humains et menace leur vie dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Elle a appris que les autorités carcérales n’ont pas mis en œuvre de mesures afin de prévenir la propagation du virus dans l’établissement.
« Le gouvernement du Mozambique doit mettre fin immédiatement et sans condition à la détention arbitraire de ces réfugié·e·s en les libérant sans délai ou en les inculpant d’infractions dûment reconnues par le droit international s’ils ont commis une quelconque infraction. »
Complément d’information
Après l’arrestation de ces personnes, le Mozambique a tenté d’en expulser sept vers la République démocratique du Congo (RDC) le 23 janvier 2019. Cependant, les agents de l’immigration congolais leur ont refusé l’entrée sur le territoire à l’aéroport international de Kinshasa et les ont renvoyées.