« Cette mesure prise par le gouvernement de Nauru est dangereuse et cruelle et pourrait avoir des conséquences mortelles pour les hommes, les femmes et les enfants que l’Australie a exilés sur cette île, a déclaré Meghna Abraham, directrice adjointe du programme Thématiques mondiales à Amnesty International.
« Nauru ne dispense pas aux réfugiés les soins médicaux dont ils ont désespérément besoin. Leur refuser des transferts médicalisés constitue un nouveau revers et montre que leurs droits fondamentaux ont nettement reculé dans la liste des priorités de Nauru et de l’Australie.
« La politique de détention extraterritoriale mise en œuvre par l’Australie coûte des vies humaines. La défaite du gouvernement au Parlement la semaine dernière démontre qu’elle n’a plus lieu d’être. La véritable solution consiste pour l’Australie à mettre un terme à ces pratiques de détention illégales et inhumaines, et à faire en sorte que les réfugiés et les demandeurs d’asile détenus à Nauru et sur l’île de Manus puissent avoir accès aux soins médicaux et à la protection auxquels ils ont droit. »
Complément d’information
Le gouvernement de Nauru a adopté une loi interdisant les transferts médicalisés décidés à partir d’examens télémédicaux, contournant de fait la loi adoptée en Australie le 13 février, qui autorise les transferts depuis Manus et Nauru vers l’Australie de réfugiés qui ont besoin de soins d’urgence.
La semaine dernière, tout de suite après l’adoption de la loi australienne, le Premier ministre Scott Morrison a annoncé la réouverture d’un centre de détention sur l’île de Christmas, un territoire australien. L’Australie devrait respecter ses obligations internationales et fermer l’ensemble du système de détention hors de ses frontières. Les autorités de l’île de Christmas ont fait savoir que l’île ne dispose pas de spécialistes et n’est pas équipée pour gérer les personnes atteintes de troubles mentaux.