« Il est terrible de constater qu’au moins 123 personnes ont perdu la vie dans le cadre d’attaques menées par des hommes armés dans les semaines qui ont suivi l’arrivée à la présidence de Bola Tinubu le 29 mai. Les communautés rurales, se préparant sans cesse à subir la prochaine flambée de violence, sont confrontées aux attaques meurtrières de tueurs déchaînés. Protéger la vie des citoyen·ne·s doit être la priorité absolue du nouveau gouvernement, qui doit agir de toute urgence afin de stopper le carnage.
« L’incapacité flagrante des autorités à protéger la population du Nigeria devient peu à peu la " norme " dans le pays. Le gouvernement a déclaré qu’il prendrait des mesures de sécurité en réponse à ces attaques, mais ces promesses n’ont pas donné lieu à des actions fermes permettant de protéger la vie des populations exposées. En outre, ces meurtres n’ont pas fait l’objet d’enquêtes indépendantes, efficaces, impartiales et exhaustives, ce qui alimente l’impunité.
« Les autorités nigérianes sont tenues, en vertu du droit international relatif aux droits humains, des traités régionaux relatifs aux droits humains et de la Constitution du pays, de protéger les droits humains de tous sans discrimination, ce qui inclut le droit à la vie. Les auteurs présumés de ces crimes odieux doivent être traduits en justice sans délai, dans le cadre de procès équitables. »
Complément d’information
Le 11 juin, dans l’État du Plateau, un homme armé a abattu au moins 21 personnes. Le 9 juin, des tireurs ont tué 25 personnes dans le village de Katako, avant de faire 13 victimes dans la ville de Kusherki le lendemain.
Au cours du mois de mai 2023, au moins 100 personnes ont été tuées dans diverses localités de l’État de Benue. Du 15 au 17 mai, on a dénombré plus de 100 victimes dans la région de Mangu, dans l’État du Plateau.
Dans le sud de l’État de Kaduna, des hommes armés ont tué plus de 100 personnes entre décembre 2022 et avril 2023.