« Nous sommes face à un recours inutile à la violence de la part de la police nigériane contre un groupe de manifestants non armés. Les membres du MIN rassemblés à Abuja étaient tout à fait dans leur droit de réclamer la libération de leur dirigeant, détenu de manière illégale et inconstitutionnelle, selon les propres termes d’un tribunal fédéral ».
« Bien que des informations ont fait état de pierres lancées par certains manifestants, rien ne saurait excuser l’utilisation de balles réelles, de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Ce sont des méthodes très dangereuses, susceptibles de faire des victimes. Les autorités nigérianes doivent respecter l’état de droit et le droit de manifester pacifiquement dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre lors de ces événements ».
« Signe inquiétant, l’arrestation de 115 manifestants semble indiquer que la répression contre les membres du MIN va se poursuivre. Nous demandons une nouvelle fois aux autorités nigérianes de libérer le dirigeant du MIN, Sheik Ibraheem El Zakzaky, ainsi que son épouse. Le gouvernement doit également enquêter sur les homicides perpétrés du 12 au 14 décembre 2015 à Zaria : plus de 360 personnes avaient alors été tuées par l’armée. »
Complément d’information
En dépit d’une décision de justice ordonnant qu’ils soient remis en liberté et reçoivent des réparations, Ibrahim El Zakzaky, dirigeant du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), et son épouse sont toujours détenus au secret sans jugement depuis leur arrestation en décembre 2015.