« Cette conclusion ne nous dit rien que nous ne sachions déjà et laisse subsister toute une série de questions sur la mort de Chaiyaphum Pasae, a déclaré Katherine Gerson, chargée de campagne pour la Thaïlande à Amnesty International.
« La question centrale de savoir pourquoi les forces de sécurité ont eu recours à la force létale reste sans réponse, et l’enquête n’a pas permis d’obtenir de l’armée thaïlandaise des éléments cruciaux qui auraient pu répondre à cette question. Parmi ces éléments figurent les images de vidéosurveillance promises depuis longtemps pour confirmer la thèse de l’armée selon laquelle les militaires ont tiré en état de légitime défense.
« Cette conclusion peu satisfaisante montre bien les obstacles considérables qui nuisent au respect de l’obligation de rendre des comptes pour les actions des forces de sécurité. Les autorités doivent veiller à ce que, malgré cette enquête peu probante, les investigations sur cet homicide se poursuivent et soient menées de façon efficace, indépendante et approfondie. »
Complément d’information
Les conclusions de l’enquête seront soumises au parquet afin qu’il détermine si des poursuites doivent être engagées.
Le 17 mars 2017, Chaiyaphum Pasae, qui appartenait à l’ethnie Lahu et militait pour les droits des populations indigènes,a été abattu à un point de contrôle situé dans la province de Chiang Mai où étaient postés des membres des forces de sécurité thaïlandaises.
Peu après sa mort, le commandant régional de l’armée a affirmé aux médias que des images de vidéosurveillance prouvaient qu’ils avaient fait feu en état de légitime défense. Cependant, après que l’enregistrement a été remis à la police sur un disque dur, des policiers ont indiqué qu’aucune séquence montrant cet événement ne figurait sur le disque.
Aux termes du droit international et des normes en la matière, les responsables de l’application des lois ne sont autorisés à recourir intentionnellement à la force létale que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines.