« Placer en détention et inculper des manifestants pacifiques tourne en dérision la promesse des autorités de lever les restrictions politiques d’ici le mois prochain. Cette mesure n’est pas celle d’un gouvernement désireux d’autoriser l’expression pacifique d’opinions dissidentes, a déclaré Katherine Gerson, chargée de campagne pour l’Asie du Sud-Est à Amnesty International.
« Les autorités thaïlandaises doivent abandonner immédiatement et sans condition toutes les accusations et libérer ces hommes et ces femmes, ainsi que les personnes qui se trouvent derrière les barreaux uniquement pour avoir exercé sans violence leurs droits fondamentaux.
« Le Conseil national pour la paix et l’ordre (CNPO) doit cesser d’utiliser de manière abusive la justice pénale pour éradiquer la dissidence et harceler les défenseurs des droits humains, les militants et les opposants politiques. »
Complément d’information
Depuis le coup d’État militaire du 22 mai 2014, le Conseil national pour la paix et l’ordre (CNPO) – instance militaire aux manettes du pays – supprime systématiquement la critique, y compris les activités pacifiques des militants politiques et des défenseurs des droits humains, et a rendu illégaux les rassemblements « politiques » de plus de cinq personnes.
Amnesty International invite les autorités thaïlandaises à garantir un environnement où tous les citoyens se sentiront libres de se rassembler pacifiquement, de s’exprimer et d’échanger des opinions. Elles doivent abandonner toutes les accusations visant des militants pacifiques et libérer immédiatement et sans condition tous ceux qui sont incarcérés.