« L’agression mortelle dont a été victime Tinashe Chitsunge, militant de la CCC, brosse un sombre tableau de la situation des droits humains au Zimbabwe à l’approche des élections générales prévues le 23 août 2023. Des actes de violence d’une telle cruauté, qui ont entaché à de nombreuses reprises le paysage politique zimbabwéen, menacent grandement les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
« Les autorités doivent prendre toutes les mesures nécessaires afin de prévenir des actes de violence motivés par des considérations politiques, et s’abstenir de tenir des propos provocateurs susceptibles d’inspirer des attaques similaires ou de dissuader des personnes d’exercer librement leurs droits humains et d’exprimer leur soutien aux partis politiques de leur choix.
« Les autorités doivent se porter garantes du maintien d’un climat pacifique avant, pendant et après le scrutin à travers la protection, la promotion et la concrétisation des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
« Nous appelons les autorités zimbabwéennes à ouvrir une enquête indépendante, impartiale, transparente, approfondie et efficace sur la mort de Tinashe Chitsunge dans les meilleurs délais et à veiller à ce que les responsables présumés de ces actes soient traduits en justice. Les autorités doivent également garantir l’accès à la justice et à des recours utiles pour la famille de Tinashe Chitsunge. »
Complément d’information
Dans l’après-midi du 3 août 2023, Tinashe Chitsunge, un militant de la CCC, aurait été lapidé à mort par des militant·e·s de la ZANU-PF à Glen View South, dans la banlieue de Harare. L’attaque aurait eu lieu alors qu’il tentait de fuir une foule de sympathisant·e·s présumés de la ZANU-PF qui s’en prenaient à des militant·e·s de l’opposition ayant organisé un rassemblement.
Les prochaines élections générales au Zimbabwe doivent avoir lieu le 23 août 2023. Le pays a une longue histoire de violence dans le contexte des élections, des partis d’opposition ayant accusé de manière répétée la ZANU-PF d’être à l’origine de ces attaques. Amnesty International a précédemment recensé des violations similaires des droits humains liées à des élections dans le pays, notamment en 2008 lorsque plus de 200 personnes avaient été tuées pendant et après le scrutin, dans le cadre de violences contre des sympathisant·e·s de l’opposition.