« Joana Mamombe, Cecelia Chimbiri et Netsai Marova ont été victimes de violences policières, d’agressions sexuelles et d’une disparition forcée. Avant de les poursuivre pour une infraction présumée aux règles liées au confinement, les autorités doivent enquêter sur les crimes dont elles ont été victimes, a déclaré Muleya Mwananyanda Muleya Mwananyanda, directrice ajointe d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
« Les accusations dont font l’objet ces trois femmes sont une mascarade et un stratagème visant à intimider l’opposition et à envoyer un message inquiétant : quiconque s’oppose au gouvernement se met en danger.
« Les autorités du Zimbabwe doivent amener les responsables présumés de la disparition forcée et des agressions sexuelles des trois dirigeantes de l’opposition à rendre des comptes, au lieu d’intimider ces femmes au moyen de poursuites pénales. Les poursuites doivent être abandonnées immédiatement. »
Complément d’information
Les trois dirigeantes du parti d’opposition Mouvement pour le changement démocratique (MDC-Alliance) ont disparu après avoir été arrêtées à un barrage routier gardé par des policiers et des militaires à Warren Park le 13 mai.
Elles avaient participé à une manifestation contre le fait que les autorités n’aient pas pris de mesures de protection sociale pour les populations pauvres pendant le confinement lié au COVID-19. Elles ont ensuite été déposées à Bindura, après avoir été victimes d’agressions sexuelles utilisées comme méthode de torture et d’autres atteintes aux droits humains.
Elles ont été inculpées d’infraction à l’article 37 de la Loi portant codification et réforme du Code pénal pour avoir participé à un rassemblement avec l’intention de fomenter la violence publique, les troubles à l’ordre public et le fanatisme, entre autres.