« Nous saluons la décision de la Haute Cour. Cependant, elle n’arrive qu’après que Job Sikhala a perdu plus de 500 jours de sa vie en détention provisoire sur la base d’accusations d’entrave à la justice forgées de toutes pièces. Job Sikhala n’aurait jamais dû être placé en détention, a déclaré Khanyo Farisè, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« Le fait qu’il reste emprisonné pour d’autres accusations infondées d’incitation à commettre des violences et de trouble à l’ordre public est une parodie de justice et une violation de ses droits humains.
« Voici un nouvel exemple de l’utilisation abusive que font les autorités zimbabwéennes de la loi pour cibler des militant·e·s et des figures de l’opposition afin de museler la contestation. Elles doivent libérer Job Sikhala immédiatement et sans condition et abandonner toutes les charges retenues contre lui, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains. »
Complément d’information
Job Sikhala, ancien membre du Parlement pour le parti d’opposition Citizens’ Coalition for Change (CCC), a été arrêté [1] le 14 juin 2022 après avoir assisté aux funérailles d’un militant politique, Moreblessing Ali, qui avait été porté disparu [2] pendant trois semaines avant d’être retrouvé assassiné et mutilé le 11 juin 2022. Il a été condamné le 3 mai 2023 pour entrave à la justice à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis, avec la possibilité de payer une amende d’un montant de 600 dollars des États-Unis au lieu de passer six mois derrière les barreaux. Il a cependant été maintenu en détention dans l’attente de l’ouverture de son procès pour d’autres accusations d’incitation à la violence et de trouble à l’ordre public. Job Sikhala est incarcéré à la prison de sécurité maximale de Chikurubi, dans la capitale, Harare, depuis juin 2022.