Réagissant à ces inculpations, Man-kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« En ayant recours à des chefs d’inculpation aussi vagues contre des personnes qui manifestaient en faveur de la démocratie, les autorités de Hong Kong envoient un avertissement effrayant à quiconque envisagerait de participer à des manifestations à l’avenir.
« Si des violences ont effectivement eu lieu lors des manifestations du week-end, les définitions des expressions “rassemblement illégal” et “émeutes” dans le droit hongkongais sont si larges qu’elles ne répondent pas aux normes internationales. Il est très peu probable que des personnes confrontées à ce type d’accusations puissent équitablement se défendre devant la justice.
« Ces chefs d’inculpation ambigus, associés au recours répété à une force excessive par la police et à l’interdiction pure et simple de certaines manifestations, montrent un mépris évident des autorités pour le droit de réunion pacifique.
« Aujourd’hui à Hong Kong, de nombreuses personnes vont s’interroger sur le fait que des manifestants et manifestantes en faveur de la démocratie aient été si rapidement inculpés, alors que personne ne l’a encore été pour les violentes agressions qui ont eu lieu dans la station de métro de Yuen Leung il y a plus d’une semaine.
« Encore une fois, la police a réagi trop lentement quand, dans la nuit du 30 au 31 juillet, des feux d’artifice ont été lancés en direction de manifestants pro-démocratie à Tin Shui Wai depuis une voiture qui passait.
« Les scènes violentes qui se sont déroulées pendant les manifestations du week-end du 27 juillet sont en partie dues au fait que la police a choisi de mettre le feu aux poudres au lieu de désamorcer une situation tendue. Amnesty International demande instamment à la police d’adopter une stratégie moins conflictuelle pour les prochaines manifestations et, au contraire, de faciliter l’exercice du droit de réunion pacifique. »