« Nous saluons la décision prise par la Commission européenne d’ouvrir une enquête sur TikTok, sur la possibilité que l’entreprise ait enfreint la DSA en ne protégeant pas les enfants et les jeunes. Les conséquences en termes de santé mentale infligées par le géant des réseaux sociaux aux enfants et aux jeunes restent une préoccupation de longue date, a déclaré Damini Satija, directrice de programme à Amnesty Tech.
« En 2023, les recherches d’Amnesty International ont montré que TikTok peut attirer les comptes d’enfants dans des “spirales” de contenus qui idéalisent l’automutilation et le suicide dans l’heure qui suit leur inscription sur la plateforme. Les enfants et les jeunes interrogés ont déclaré que leur utilisation de TikTok avait des répercussions sur leur travail scolaire et le temps passé avec leurs ami·e·s et les amenait à dérouler leur fil jusque tard dans la nuit au lieu de dormir.
« De par sa conception, TikTok vise à maximiser l’engagement, ce qui porte systématiquement atteinte aux droits des enfants. Il est essentiel que TikTok prenne de toute urgence des mesures pour remédier à ces risques systémiques. Les enfants et les jeunes utilisateurs et utilisatrices devraient avoir le droit d’accéder à des plateformes sûres, et la protection de ces droits ne peut plus attendre. »
Complément d’information
En 2023, Amnesty International a publié deux rapports mettant en évidence les atteintes subies par les enfants et les jeunes utilisant TikTok.
Un des rapports, Poussé·e·s vers les ténèbres : Comment le fil « Pour toi » encourage l’automutilation et les idées suicidaires montre comment la quête menée par TikTok pour obtenir l’attention des utilisateurs et utilisatrices risque d’aggraver leurs problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété et l’automutilation.
L’autre rapport, « Je me sens vulnérable » Pris·e·s au piège de la surveillance intrinsèque à TikTok révèle comment les pratiques abusives de collecte de données auxquelles TikTok a recours sont alimentées par les pratiques dangereuses destinées à maximiser la participation.
Les deux rapports font partie d’un ensemble de travaux d’Amnesty dénonçant les modèles économiques des grandes entreprises technologiques qui accordent la priorité aux profits plutôt qu’aux droits humains.