Malawi - Rapport annuel 2021

carte Malawi rapport annuel amnesty

République du Malawi
Chef de l’État et du gouvernement : Lazarus McCarthy Chakwera

Les violences liées au genre infligées à des femmes et à des filles se sont accrues. Les poursuites judiciaires dans les affaires de meurtre et d’autres attaques violentes contre des personnes atteintes d’albinisme ont été continuellement retardées. Les pénuries de vaccins et des cas de corruption présumée concernant l’utilisation des fonds dédiés à la lutte contre la pandémie de COVID-19 ont porté atteinte au droit à la santé. En dépit des mesures mises en œuvre pour décongestionner les prisons, ces dernières sont restées surpeuplées, et les conditions de détention déplorables. La Cour suprême d’appel a déclaré que la peine de mort était inconstitutionnelle.

Contexte

Deux millions de personnes vivant dans des zones rurales et 610 000 vivant dans les villes de Lilongwe, Blantyre, Mzuzu et Zomba ont été confrontées à des conditions d’insécurité alimentaire aiguë.
Violences faites aux femmes et aux filles
Malgré de nombreuses interventions menées pour réduire les violences faites aux femmes, notamment dans les établissements scolaires, les cas de violences physiques, psychologiques et sexuelles, principalement perpétrées sur des femmes et des filles, ont augmenté. La police a dénombré environ 250 cas de violences de ce type tous les mois.

Discrimination

Personnes atteintes d’albinisme

Des personnes atteintes d’albinisme ont été mutilées, tuées ou confrontées à d’autres types d’attaques violentes.

En février, des hommes non identifiés ont tué Dayton Saidi, à Mangochi. Le même mois, des assaillants également non identifiés ont tenté d’enlever une jeune fille de 12 ans à Machinga. Le corps de Ian Muhamba, 20 ans, a été retrouvé en août à Blantyre. Deux hommes soupçonnés de ce meurtre ont été arrêtés. Les poursuites contre les responsables présumés de tels crimes étaient sans cesse retardées.

Droit à la santé

Des cas de corruption présumée ont eu des conséquences sur l’accès des personnes aux services de santé. De hauts responsables gouvernementaux ont été impliqués dans une mauvaise gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de COVID-19. Un rapport d’audit sur l’utilisation de ces fonds en 2020 a été commandé en février 2021 et publié en avril. Il a révélé que des responsables gouvernementaux et des employé·e·s du secteur privé avaient utilisé de façon frauduleuse environ 1,3 million de dollars des États-Unis provenant des fonds dédiés à la lutte contre le coronavirus. En avril 2021, la police a arrêté 64 personnes pour mauvaise utilisation présumée de fonds destinés à la lutte contre la pandémie, et le président a démis le ministre du Travail de ses fonctions à la suite de sa mise en examen pour mauvaise gestion de fonds de ce type.

La campagne de vaccination contre le COVID-19 a débuté en mars, avec 512 000 doses de vaccin. En mai, la Banque mondiale a approuvé une subvention de 30 millions de dollars des États-Unis pour le Malawi, afin d’aider le pays à faire l’acquisition d’un plus grand nombre de doses. Les autorités sanitaires ont fermé plus de la moitié des centres de vaccination du pays en juin en raison de pénuries de vaccins anti-COVID-19, et des milliers de personnes n’ont pas pu être vaccinées. En août, environ 455 000 personnes avaient reçu leur première injection et 139 000 au moins disposaient d’un schéma vaccinal complet.

Droits des personnes détenues

Les prisons présentaient un problème de surpopulation chronique et des conditions de détention déplorables. Les installations y étaient délabrées et l’accès aux services essentiels insuffisant. En avril, la surpopulation était passée de 260 % à 186 % de la capacité carcérale grâce au programme Chilungamo, une initiative visant à améliorer la justice et l’obligation de rendre des comptes dans le pays. Pourtant, dans la prison de Chichiri, la plus grande de la région du Sud, des cellules prévues pour 60 personnes ont continué d’accueillir plus de 200 prisonniers.

Peine de mort

En avril, la Cour suprême d’appel a jugé que la peine capitale était inconstitutionnelle car contraire au droit à la vie garanti par la Constitution. Elle a ordonné une commutation des peines de toutes les personnes condamnées à mort. Néanmoins, après que le président de la Cour suprême d’appel, Dunstain Mwaungulu, a pris sa retraite en août, les juges restants ont rendu ce qu’ils ont appelé un « jugement amélioré », revenant sur la déclaration indiquant que ce châtiment était inconstitutionnel.

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