Portugal - Rapport annuel 2022

République portugaise
Chef de l’État : Marcelo Rebelo de Sousa
Chef du gouvernement : António Costa

Les violences policières et le non-respect de l’obligation de rendre des comptes pour des fautes commises par la police restaient une source de préoccupation. Les protections contre les violences liées au genre sont restées insuffisantes. Les conditions de logement demeuraient inadéquates pour des milliers de personnes. De nombreux travailleurs et travailleuses agricoles migrants étaient exploités par leur employeur ou employeuse. Plus de 1 000 personnes sont mortes de causes liées à des vagues de chaleur extrêmes.

Torture et autres mauvais traitements

Cette année encore, des informations ont signalé que la police avait commis des mauvais traitements et qu’elle s’était livrée à un recours excessif à la force. Entre mai et juin, le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants du Conseil de l’Europe (CPT) a visité un grand nombre de prisons et d’autres lieux de privation de liberté afin d’examiner le traitement réservé aux personnes détenues et leurs conditions de vie. Ces visites visaient à contrôler l’application de la longue liste de recommandations formulées par le CPT à l’issue d’une visite effectuée en 2019, et notamment à évaluer l’efficacité des enquêtes concernant les allégations de mauvais traitements commis par des responsables de l’application des lois.

Discrimination et violences sexuelles ou fondées sur le genre

En juillet, à la suite de l’examen périodique du Portugal, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a critiqué l’insuffisance du cadre législatif et institutionnel ainsi que des services chargés de traiter les violences liées au genre commises contre des femmes. Il a également exprimé son inquiétude quant au taux d’abandon scolaire chez les filles roms en raison des mariages précoces ou forcés et des grossesses précoces, en soulignant que ces problèmes étaient souvent mis de côté par les autorités.

Droits en matière de logement

Le gouvernement n’a pas pris de mesures suffisantes pour améliorer les conditions de logement et garantir un nombre satisfaisant d’habitations abordables, malgré les données publiées à la fin de l’année 2021 révélant que plus de 38 000 personnes avaient besoin d’un logement. Des informations ont cette année encore fait état d’expulsions forcées ayant conduit à des conditions de logement dégradées – voire, dans certains cas, à une privation de logement –, et ces situations touchaient de façon disproportionnée les personnes d’ascendance rom ou africaine.

Droits des personnes réfugiées ou migrantes

En janvier, un média d’investigation a révélé les pratiques d’exploitation et les conditions de logement inadéquates auxquelles étaient soumis des travailleuses et travailleurs migrants, pour la plupart originaires de pays d’Asie du Sud, employés dans le secteur agricole dans la région d’Odemira (sud du Portugal).

En juin, le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains du Conseil de l’Europe, qui s’était rendu dans le pays en 2021, a relevé que l’exploitation par le travail restait la forme d’exploitation la plus courante et qu’elle touchait tout particulièrement les secteurs agricole et de la restauration.

Lutte contre la crise climatique et dégradations de l’environnement

En septembre, à l’issue d’une visite au Portugal, le rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’environnement a conclu que les autorités devaient accélérer le rythme des actions entreprises pour résoudre les problèmes de la pollution de l’air et de la gestion des déchets, notamment, ainsi que pour prévenir les feux de forêt. Selon les chiffres de la Direction générale de la santé, plus de 1 000 décès liés aux vagues de chaleur extrêmes avaient été enregistrés entre janvier et juillet. En août, d’après l’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère, 60,4 % du territoire était en état de sécheresse sévère et 39,6 % en état de sécheresse extrême.

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