L’audition publique de l’ex capitaine Adolfo Scilingo commencera le 14 janvier 2005 à Madrid et se poursuivra jusqu’en février. Accusé de « génocide et de terrorisme commis dans le contexte d’un plan systématique d’extermination de l’opposition politique durant la dictature militaire en argentine », le tortionnaire de la tristement célèbre Escola de Mecánica de la Armada [1] a été arrêté en 1996 en Espagne par le juge Garzon et comparaîtra devant la Audienca nacional española.
Dans le livre du journaliste Horacio Verbitsky publié en 1995, El Vuelo (Le Vol) [2] , Adolfo Scilingo, révèle en détail, pour la première fois, comment, durant la dictature militaire, quelque 2 000 prisonniers politiques furent jetés vivants à la mer du haut d’hélicoptères de l’aéronavale. Il y raconte également sa participation personnelle.
« Au-delà du cas personnel, ce qui arrive avec Scilingo montre le succès de la Marine et du gouvernement de l’ex-président Menem à empêcher que d’autres officiers suivent le chemin de la vérité. Renié par ses ex compagnons, prisonnier pendant deux ans grâce à une plainte inventée pour une escroquerie qu’il n’a pas commise, enlevé dans la rue et blessé au visage dès qu’il a récupéré la liberté, Scilingo est parti en Espagne avec l’illusion d’obtenir le statut de témoin protégé, en dépit des avertissements de ses avocats : il n’était pas un simple témoin mais un protagoniste et courait un danger certain d’être arrêté. » [3]
Après l’audition de l’ex tortionnaire de la Escola de Mecánica de la Armada, des témoignages seront entendu à Madrid, par la suite d’autres témoignages auront lieu en vidéoconférence depuis l’Argentine.
L’Association Argentina Pro Derechos Humanos - Madrid se félicite de cette nouvelle qui constitue un grand pas vers le jugement des responsables de crimes contre l’humanité pour lesquels il n’y a pas de frontière juridique.
« Dans quelques mois, Scilingo aura l’occasion d’être défendu dans un procès juste que ni lui ni ses compagnons d’armes n’ont offert aux personnes qu’ils ont torturées et tuées. » [4]