Écrire Abir Moussi, une figure de l’opposition tunisienne détenue arbitrairement

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu et envoyez-le au Président de la République, Kaïs Saïed par email : contact@carthage.tn
Vous pouvez aussi envoyer votre message en copie à l’ambassade de la République tunisienne à Bruxelles : at.belgique@diplomatie.gov.tn

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Le 3 octobre 2023, quelques jours après avoir exprimé son intérêt pour une candidature à la prochaine élection présidentielle, les forces de sécurité ont arrêté Abir Moussi, figure de l’opposition.

Elle avait tenté de soumettre un recours contre les décrets présidentiels relatifs aux prochaines élections locales en invoquant un manque de transparence dans le processus électoral. Les forces de sécurité ont arrêté Abir Moussi et l’ont emmenée dans un lieu tenu secret.

Le 5 octobre, elle a été interrogée par un juge d’instruction au sujet d’une série d’allégations liées à la sécurité et le juge a ordonné son placement en détention provisoire.

Les autorités tunisiennes doivent libérer immédiatement Abir Moussi et abandonner les charges qui pèsent contre elle, car elles sont uniquement fondées sur l’exercice pacifique de ses droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.

L’avocate Abir Moussi, 48 ans, est la présidente du Parti destourien libre (PDL) et une figure de proue de l’opposition au président Kaïs Saïed. Elle fut membre du Parlement de 2019 à 2021. D’après ses avocats, la santé d’Abir Moussi se dégrade en détention et risque de continuer de s’aggraver depuis qu’elle a entamé sa grève de la faim le 28 novembre.

Le 5 octobre, Abir Moussi a été interrogée par un juge d’instruction au tribunal de première instance de Tunis pour des accusations de « tentative de changement de la forme du gouvernement », « incitation à la violence sur le territoire tunisien » et « agression dans le but de provoquer le désordre » en vertu de l’article 72 du Code pénal, ainsi que de « traitement de données personnelles sans le consentement de la personne concernée » et d’« interférence avec la liberté de travail » en vertu des articles 27 et 87 de la loi sur la protection des données. Elle encourt désormais la peine de mort en vertu de l’article 72 du Code pénal, pour avoir exercé de manière pacifique ses droits aux libertés d’expression, de réunion et d’association.

Le 25 juillet 2021, le président Kaïs Saïed s’est octroyé des pouvoirs d’exception prévus selon lui par la Constitution tunisienne de 2014. Depuis février 2023, la situation des droits humains en Tunisie se dégrade rapidement tandis que plusieurs figures de l’opposition sont prises pour cibles. Depuis, les autorités ont ouvert des enquêtes pénales contre au moins 74 figures de l’opposition et d’autres personnes considérées comme des ennemis du président, notamment 44 personnes accusées d’infractions liées à l’exercice pacifique de leurs droits fondamentaux.

Cette répression contre l’opposition menace les droits humains, notamment les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique en Tunisie, garantis par les articles 19, 21 et 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), et par les articles 9, 10 et 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, auxquels la Tunisie est partie.

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