Écrire Amélioration des conditions de détention d’un journaliste

Shafik Rehman, journaliste bangladais de 81 ans, n’est plus détenu à l’isolement mais on craint toujours qu’il ne bénéficie pas des soins médicaux dont il a besoin. Cet homme a été transféré à la prison centrale de Dacca et a désormais des contacts réguliers avec sa famille et ses avocats.
Shafik Rehman, journaliste respecté, est actuellement rédacteur en chef du magazine mensuel Mouchake Dhil. Cet homme est un sympathisant notoire du principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, et a déjà été pris pour cible à plusieurs reprises par les autorités en raison de son travail de journaliste.

Shafik Rehman a été arrêté le 16 avril car il était soupçonné d’être impliqué dans un complot visant à enlever et assassiner Sajib Wazed Joy, le fils de la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina. Après une période de détention provisoire, il a été envoyé le 27 avril à la prison centrale de Kashimpur, où il a été détenu à l’isolement et privé de soins médicaux adaptés alors qu’il souffre de diabète et d’une pathologie cardiaque.

Shafik Rehman a été transféré à la prison centrale de Dacca le 22 mai et n’est plus détenu à l’isolement depuis lors. Il est autorisé à consommer la nourriture que sa famille lui apporte et a des contacts réguliers avec ses proches et ses avocats. Il est traité à l’infirmerie de la prison mais sa famille craint que les soins prodigués ne soient pas adaptés et qu’il ait besoin d’être pris en charge par des spécialistes, ce qui n’est possible qu’à l’extérieur de l’établissement pénitentiaire. Ses proches sont profondément préoccupés par la détérioration de son état de santé.

La police a déclaré que Shafik Rehman avait dans un premier temps été arrêté dans le cadre d’une affaire pénale ouverte en août 2015 pour « conspiration en vue d’enlever et d’assassiner » Sajib Wazed Joy, le fils de la Première ministre du Bangladesh, qui vit aux États-Unis et travaille comme conseiller en technologies de l’information. Ce complot présumé aurait été organisé aux États-Unis et serait lié à une affaire judiciaire américaine de mars 2015, dans le cadre de laquelle trois hommes avaient été condamnés pour des accusations de corruption. Cependant, des informations crédibles relayées par les médias ont depuis gravement mis en doute les déclarations des autorités du Bangladesh selon lesquelles des documents judiciaires américains impliquaient Shafik Rehman dans un complot visant à « enlever et assassiner » Sajib Wazed. L’existence même d’un tel complot a été remise en question.

Après son arrestation, le 16 avril, Shafik Rehman a d’abord été placé en détention provisoire, puis transféré à la prison centrale de Kashimpur le 27 avril dans l’attente de son procès, pour lequel aucune date n’a été fixée. Selon ses avocats, ses demandes de libération sous caution ont été rejetées à deux reprises par des tribunaux différents siégeant à Dacca, sans aucune explication. La dernière audience concernant sa libération sous caution, qui devait avoir lieu le 26 mai, a été reportée car le juge était souffrant.

Les conditions de détention de Shafik Rehman ne respectent pas les obligations du Bangladesh qui, au titre du droit international, est tenu de veiller à ce que toutes les personnes privées de leur liberté soient traitées avec humanité et ne subissent pas de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les responsables de l’application des lois et les autorités pénitentiaires sont tenus de protéger la santé des personnes qu’ils placent en détention et de leur dispenser des soins gratuits en adéquation avec ceux qu’ils pourraient recevoir hors de la prison.

L’arrestation de Shafik Rehman survient dans un contexte de vastes restrictions de la liberté d’expression au Bangladesh. Depuis 2014, le gouvernement de la Ligue Awami a renforcé les restrictions imposées aux médias indépendants. Rien qu’en 2016, au moins trois autres rédacteurs en chef de premier plan ont été inculpés pour sédition ou diffamation : Mahfuz Anam (The Daily Star), Mahmudur Rahman (Amar Desh) et Matiur Rahman (Prothom Alo).

Nom : Shafik Rehman
Homme

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