Un tribunal égyptien a sommairement gelé les avoirs d’Azza Soliman, une défenseure des droits humains, et pourrait geler ceux de trois autres personnes.
Le 14 décembre, un tribunal du Caire a confirmé le gel des avoirs du compte personnel d’Azza Soliman, défenseure des droits des femmes, ainsi que de ceux de son cabinet de défense des droits humains, Lawyers for Justice and Peace. Cette décision a confirmé un gel qui était déjà en place depuis mi-novembre sans décision du tribunal.
Le tribunal a fixé la date du 11 janvier pour statuer sur le gel des avoirs de Mozn Hassan, la directrice du groupe Nazra pour les études féministes, ainsi que de ceux de Mohamed Zaree et Atef Hafez, membres de l’Organisation arabe pour la réforme pénale.
Le 7 décembre, l’avocat d’Azza Soliman avait demandé que la comptabilité et le dossier fiscal de sa cliente soient présentés et qu’un juge d’instruction examine les enregistrements de son interrogatoire. D’après les représentants d’Azza Soliman et le Centre d’assistance juridique aux Égyptiennes, dont elle est la directrice, ces demandes ont été rejetées le 12 décembre par le juge chargé de l’affaire.
Le gel des avoirs a été ordonné par des juges instruisant l’affaire n° 173, une enquête judiciaire sur les activités et le financement d’organisations égyptiennes de défense des droits humains datant de 2011.
Cette année, les juges ont gelé les avoirs de sept défenseurs des droits humains et au moins 12 défenseurs des droits humains ont été soumis à une interdiction de quitter le territoire. Ces mesures laissent craindre que les autorités se préparent à juger des défenseurs des droits humains en les inculpant, par exemple, d’avoir dirigé des organisations non enregistrées, d’avoir accepté des financements sans l’autorisation du gouvernement et d’avoir nui aux « intérêts nationaux » de l’Égypte – une infraction passible de 25 ans de prison. Abdel Fattah al Sisi, le président, devrait également signer un projet de loi visant à remplacer la loi actuelle relative aux associations. Si ce projet de loi est adopté, il obligera les groupes de défense des droits humains à demander une autorisation officielle pour faire des recherches sur le terrain, publier leurs résultats et demander des financements.